La Haute autorité de santé a recommandé mercredi l'élaboration d'une stratégie vaccinale contre le Covid-19 pour l'automne 2022.Elle préconise d'anticiper la vaccination des plus fragiles, sans exclure un deuxième rappel pour la population générale.Sur quoi se base-t-elle ?
La vaccination contre le Covid-19, c'est reparti pour un tour ? Dans un avis publié mercredi, la Haute autorité de santé (HAS) recommande de se préparer à une nouvelle vague de vaccination à la rentrée pour les personnes à risque de développer des formes graves. Pourtant, le coronavirus semblait presque parti aux oubliettes. Selon les données de Santé publique France, 24.000 personnes sont testées positives chaque jour dans le pays, six fois moins qu'il y a deux mois. Et aucun nouveau variant ne paraît, à ce jour, proche de succéder à Omicron.
Des indicateurs au vert, qui n'empêchent pas la HAS d'envisager (déjà) un nouveau rappel vaccinal. L'autorité, dont les avis sont régulièrement suivis par le gouvernement, a élaboré trois scénarios d'évolution de l'épidémie en France pour l'automne. Le premier, le plus optimiste, prévoit un retour à la normale. Dans cette situation, "les futurs variants qui apparaissent sont significativement moins sévères, l'immunité contre les formes graves est maintenue". La stratégie à adopter serait alors de ne vacciner que les personnes immunodéprimées, "dans le cadre d'une décision médicale partagée", estime la HAS. Et ce, afin de réduire "la morbi-mortalité associée au Covid-19".
Une reprise périodique de l'épidémie, scénario le plus probable
Une autre hypothèse, "la plus probable", prévoit une "reprise périodique" de l'épidémie. "Le virus poursuit son évolution. L'immunité baisse au cours du temps, mais reste suffisante contre les formes graves et les décès pour une majorité de la population", écrit la HAS. "Même si les données actuelles semblent montrer que l'épidémie se stabilise en France, il est fortement probable que la circulation du virus se réintensifie périodiquement."
Dans ce cas, "dans le but de limiter l'impact d'une future vague, en particulier sur les plus fragiles", l'autorité publique appelle à anticiper une campagne de vaccination pour les populations à risque, à savoir les personnes âgées de plus de 65 ans, ainsi que celles immunodéprimées et leur entourage. Si ce scénario se produit, la HAS "recommande également d'envisager la vaccination des professionnels de santé, au regard notamment des futures données d'efficacité vaccinale contre les formes asymptomatiques de la maladie".
Nouveau variant, nouvelle dose pour tout le monde ?
Enfin, l'hypothèse selon laquelle l'ensemble de la population adulte doit repasser par la case "centre de vaccination" n'est pas écartée. Un troisième scénario - le plus pessimiste - prévoit l'émergence d'un variant plus virulent. Celui-ci entraînerait "une baisse de l'immunité contre les formes graves et les décès" et occasionnerait "une nouvelle vague épidémique", anticipe la HAS.
En ce sens, la dose de rappel devrait être ouverte "à la population générale, avec priorisation des populations les plus à risque". Outre la baisse de la mortalité et éviter la saturation des services de soins, ce qui s'apparenterait à une quatrième dose pour la plupart des Français devrait permettre de "réduire la diffusion de l'épidémie".