Bronchiolite : les hospitalisations à un niveau record depuis 10 ans

Les indicateurs sont au rouge : l'épidémie de bronchiolite a continué à progresser ces derniers jours en France malgré un infléchissement lié aux vacances scolaires, avec des passages aux urgences et des hospitalisations à des niveaux inédits "depuis plus de 10 ans", ont souligné mercredi 9 novembre les autorités sanitaires.

Constatant une "poursuite de l’augmentation" des indicateurs "malgré un infléchissement en lien avec les congés scolaires de Toussaint", Santé publique France pointe des "nombres de passages aux urgences et d'hospitalisations pour bronchiolite très élevés et à des niveaux supérieurs à ceux observés aux pics épidémiques depuis plus de 10 ans", dans son bilan hebdomadaire. Au niveau national, la quasi-totalité des régions sont placées en alerte pandémie, mais les plus touchées par l'épidémie se situent "dans la moitié nord de la France". 

Courante et très contagieuse, la bronchiolite provoque chez les bébés une toux et une respiration difficile, rapide et sifflante. Si elle est angoissante pour les jeunes parents, elle est la plupart du temps bénigne. Dans certains cas, elle peut nécessiter un passage aux urgences, voire une hospitalisation.

Au cours de la semaine passée, du 31 octobre au 6 novembre, les hospitalisations pour bronchiolite ont représenté la moitié des hospitalisations suite à un passage aux urgences d'enfants de moins de deux ans. "En comparaison, ce pourcentage était d’environ 40% lors des pics des saisons précédentes", note l'agence sanitaire. 

Dans le détail, quelque 6891 enfants de moins de deux ans ont été admis aux urgences pour bronchiolite en métropole la semaine passée, dont l'écrasante majorité avait moins d'un an. Quelque 2337 enfants (34%) ont finalement été hospitalisés. Le passage aux urgences a ainsi progressé de 7% en une semaine (bien moindre toutefois que l'augmentation de 47% la semaine précédente), et les hospitalisations de 13%. Les actes médicaux de SOS médecins ont quant à eux progressé de 22%.

Cette épidémie vient frapper des services d'urgences pédiatriques plongés dans une crise liée à des conditions de travail insatisfaisantes et à un manque de personnel. Face à cette crise et sous la pression des soignants, le ministre de la Santé François Braun a annoncé, la semaine dernière, de nouvelles mesures pour venir en aide aux services pédiatriques, pour un montant total d'environ 400 millions d'euros. Il avait alors reconnu une "situation préoccupante" dans les hôpitaux, liée à une épidémie de bronchiolite "inquiétante".