Depuis plusieurs jours, tous les indicateurs repartent à la hausse en France.Dans le même temps, la plupart des restrictions ont été abandonnées.Le Covid-19 est-il en passe de devenir une maladie ordinaire ? Le Pr Antoine Flahault répond à TF1info.
Parlera-t-on bientôt du Covid-19 comme on évoque la grippe, la gastro-entérite ou l'angine ? Depuis plusieurs jours, les nouvelles contaminations sont reparties à la hausse, tandis que le pass vaccinal a été suspendu et la plupart des mesures barrières mises de côté. L'Espagne a même été plus loin en supprimant l'obligation de quarantaine pour les cas légers. Le Covid-19 est-il devenu une maladie ordinaire ? Le Pr Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale de Genève (Suisse), nous éclaire.
Les nouveaux cas augmentent, les restrictions diminuent... Doit-on y voir le signe d'un retour à la vie normale ?
Tout le monde l'aimerait. Mais le variant Omicron n'est pas peu virulent : à Hong Kong, où la population fragile est peu vaccinée, il crée un désastre. En Europe, les hôpitaux ne sont pas saturés, car le continent engrange actuellement les bénéfices de la vaccination. Cela donne une impression de fin de pandémie. S'il est le bienvenu, ce répit peut être de courte durée, puisque personne ne connaît le prochain variant.
Avec la fin du masque, nous pourrions observer un plus grand nombre de formes graves
Pr Antoine Flahault
Faut-il traiter le Covid-19 comme la grippe ?
Le Covid-19 n'est pas la grippe. Je ne connais pas de grippe qui provoque en France, pendant plusieurs mois d'affilée, entre 100 et 300 morts par jour et autant d'hospitalisations en soins intensifs. Nous sommes donc très loin des conséquences de la grippe, d'autant que les Covid longs sont encore mal connus, et plusieurs experts craignent que cela devienne un gros problème de maladies chroniques. Au contraire, nous restons dans une pandémie sournoise, avec un virus qui mute très souvent.
Donc le Covid-19 ne peut pas devenir une maladie ordinaire ?
L'Organisation mondiale de la santé définit toujours le Covid-19 comme une urgence de santé publique de portée internationale. Ce n'est donc pas du tout une maladie comme les autres. Notons que nous n'avons pas d'autres maladies qui ont autant d'impact sur la vie sociale, économique et politique de la planète entière. Nous sommes face à une maladie d'une extrême bénignité chez un très grand nombre de personnes, mais qui peut être redoutable, car elle peut engorger les hôpitaux. C'est totalement inédit, nous sommes loin d'une maladie "normale".
Les mesures barrières devraient-elles donc perdurer ?
Les abandonner représente une prise de risques, notamment pour les personnes vulnérables. Mais n'oublions pas que le variant Omicron a changé la donne. Cette souche a conduit les pays démocratiques à ne plus prendre de mesures fortes pour lutter contre sa progression, mais uniquement pour lutter contre les formes graves, avec la vaccination ou le port du masque. En effet, si le masque diminue un peu la transmission du virus, il a surtout pour objectif de réduire la charge virale infectante dans l'air. Avec le masque, une personne se contamine avec beaucoup moins de charge virale que si tout le monde l'enlève. Du fait de la fin de l'obligation en milieu intérieur, il est possible que l'on observe un plus grand nombre de formes graves.
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