Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord.De quoi laisser craindre un début de propagation de cette maladie.Pour LCI, l'épidémiologiste Yves Buisson se veut rassurant, mais met toutefois en garde.
Après plus de deux ans d'épidémie de Covid-19, le monde retient son souffle dès lors que l'éventualité d'une épidémie se fait jour. C'est le cas actuellement avec la variole du singe, ou monkeypox en anglais. Car plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de la maladie ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord. Un cas suspect a même été signalé dans l'Hexagone, en Île-de-France.
Dès lors, faut-il s'inquiéter d'une propagation rapide et meurtrière de la variole du singe ? Non, répond l'épidémiologiste Yves Buisson, qui nuance toutefois pour LCI, appelant à ne pas négliger la maladie.
"Le taux de mortalité est beaucoup plus élevé"
"Il ne faut pas craindre une forte propagation épidémique car la variole du singe n'a pas la capacité de transmission et de contagiosité d'autres maladies virales comme la grippe ou le Covid-19, mais il faut quand même la prendre en considération car le taux de mortalité est beaucoup plus élevé. D'autant plus que, maintenant, la population française n'est plus protégée par la vaccination contre la variole comme elle l'a été par le passé", explique le spécialiste pour Benjamin Cruard, dans la vidéo en tête de cet article.
Rappelons par ailleurs qu'aucun décès n'est pour l'heure à signaler, seulement des hospitalisations. La maladie, aussi appelée "orthopoxvirose simienne", est une maladie rare dont le pathogène peut être transmis de l'animal à l'homme et inversement. Elle se manifeste généralement par de la fièvre, des douleurs musculaires, des ganglions lymphatiques enflés et des éruptions cutanées sur les mains et le visage, comme une varicelle.
Quand le virus gagne l'être humain, c'est principalement à partir de divers animaux sauvages, rongeurs ou primates par exemple.