Essais cliniques : l'IHU de Didier Raoult coupable de "graves manquements"

Publié le 27 avril 2022 à 14h40, mis à jour le 27 avril 2022 à 14h48
La publication relayée par le Pr Raoult laisse perplexes de nombreux observateurs, qui en critiquent la pertinence et les conclusions.

La publication relayée par le Pr Raoult laisse perplexes de nombreux observateurs, qui en critiquent la pertinence et les conclusions.

Source : CHRISTOPHE SIMON / AFP

Les autorités sanitaires françaises ont dénoncé mercredi des années de "graves manquements" dans le cadre d'essais cliniques à l'institut marseillais dirigé par Didier Raoult, l'IHU.
Elles annoncent saisir à nouveau la justice et exiger une remise en ordre de l'organisme.

Les autorités sanitaires françaises ont dénoncé mercredi des années de "graves manquements" dans le cadre d'essais cliniques à l'institut marseillais dirigé par Didier Raoult, l'IHU, annonçant saisir la justice au titre de l’article 40 du code de procédure pénal. 

À l'issue d'une enquête menée fin 2021 à l'IHU de Marseille après des révélations de l'Express et Mediapart, l’inspection diligentée par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) "révèle de graves manquements et non-conformités à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine (RIPH), notamment sur le plan éthique", écrit-elle dans son communiqué. 

Cette inspection, qui ne porte pas sur le Covid-19, a mis en évidence "des infractions à la réglementation des RIPH menées au sein de l’IHU, notamment en ce qui concerne les modalités de mise en œuvre, les conditions de prélèvement et d’utilisation des échantillons des personnes incluses dans des recherches, ainsi que les modalités de recueil du consentement et d’information des participants". 

C'est, par exemple, le cas de prélèvements rectaux réalisés au début des années 2010 sur des enfants atteints de gastro-entérite. Pour des dizaines d'entre eux, le consentement des parents manque à l'appel, assure l'AFP. 

"Les règles éthiques n’ont pas été systématiquement respectées, ne permettant pas d’assurer la protection des personnes à un niveau suffisant et tel que la réglementation le requiert", relève l'ANSM dans son rapport d'inspection. 

Une procédure contradictoire avec l’IHU et l’AP-HM a été engagée pour suspendre les recherches en question, et l'ANSM enjoint à l’IHU et l’AP-HM à se mettre en conformité avec la réglementation des RIPH par des actions correctives et préventives, par le moyen d’une injonction.

"Nos investigations continuent en lien avec la mission IGAS/ IGESR et sur le traitement des patients atteints de tuberculose infectieuse". Il s'agit là du volet le plus spectaculaire de ce dossier : l'expérimentation par l'IHU de traitements supposés lutter contre la tuberculose, réalisée depuis plusieurs années. Chez une forte proportion de patients, ces pratiques ont provoqué de graves effets secondaires.


La rédaction de TF1info

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