Euro : Emmanuel Macron et Angela Merkel mettent en garde contre le variant Delta

Une semaine après le début de l'Euro de football 2020 (retardé d'un an pour cause de Covid-19), Emmanuel Macron et Angela Merkel se veulent prudents. Vendredi 18 juin, le président de la République français et la chancelière ont appelé à la vigilance, dans l'organisation de l'événement sportif, face au variant Delta, particulièrement contagieux.

"Je pense qu'il est important que nous continuions à être très vigilants [...] et cela vaut en particulier pour les grandes manifestations", a déclaré la responsable politique allemande lors d'une conférence de presse avant un dîner de travail à Berlin avec le chef de l'État français. 

Et de poursuivre : "C'est bien, par exemple, qu'à Munich il y ait 14.000 fans qui puissent se retrouver, bien sûr", comme ce fut le cas lors de la rencontre entre l'Allemagne et la France, le 15 juin. "Mais quand je vois des stades remplis dans d'autres pays d'Europe, je suis un petit peu sceptique et je me demande si c'est la bonne réponse à la situation actuelle", a-t-elle critiqué, dans ce qui semble être une référence à la Hongrie, seul pays organisateur de la compétition qui n'impose aucune jauge dans son stade pour cet Euro. 

"Nous ne pouvons pas faire comme si l'épidémie de coronavirus était passée", a insisté la chancelière, évoquant la situation à Lisbonne qui a dû rétablir des mesures de restriction face à une résurgence des infections.

Interrogé sur les risques éventuels liés aux demi-finales et finale de l'Euro qui seront jouées à Wembley en Grande-Bretagne où le variant Delta a causé là aussi une remontée des infections, Emmanuel Macron s'est voulu plus rassurant. Ce variant "représente environ 6% des formes de virus observées dans nos pays, donc nous le maîtrisons." 

Dès lors, "nous sommes évidemment très vigilants sur toutes les formes d'importations. Et donc, nous continuons d'exiger des motifs impérieux pour venir en France, ce qui limite beaucoup les venues des ressortissants britanniques en France, et nous imposons soit la vaccination, soit des tests PCR pour nos ressortissants lorsqu'ils reviennent", a-t-il poursuivi.

Le président français a aussi rappelé que "tous nos joueurs et nos équipes sont dans des bulles sanitaires, c'est-à-dire qu'ils ont été isolés." Dès lors, "la question qui reste posée ici [pour] la finale va évidemment être pour les supporters et l'encadrement", a-t-il souligné. "Nous serons évidemment en lien avec eux pour que les conditions soient les meilleures", a ajouté Emmanuel Macron, qui a confié avoir "échangé" avec la chancelière après la victoire des Bleus contre l'équipe d'Allemagne (1-0), mardi. 

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déclaré pour sa part que sa priorité était "la santé publique", davantage que le maintien des demi-finales et de la finale, alors que des sources ont confirmé à l'AFP que l'UEFA envisageait de déplacer ces matches à Budapest.