Covid-19 : le défi de la vaccination

"Irresponsable" : des organisations de soignants dénoncent la fin de l'obligation vaccinale anti-Covid

par I.N avec AFP
Publié le 4 mai 2023 à 20h17

Source : JT 20h WE

L'Assemblée nationale a voté ce jeudi l'abrogation de l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19, contre l'avis du gouvernement.
Une décision que regrettent les organisations de soignants, qui dénoncent un vote "qui fait le lit des antivax".

Le vote des députés divise. Ce jeudi, l'Assemblée nationale, contre l'avis du gouvernement, a adopté une proposition de loi communiste abrogeant l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les soignants, alors que l'exécutif ne souhaitait qu'une suspension. Ce que plusieurs organisations de soignants dénoncent.

"Remettre en cause la vaccination obligatoire des soignants est un désastre en termes de santé publique et de message adressé à la population", fustige Daniel Guillerm, le président de la fédération nationale des infirmiers, première organisation chez les infirmiers libéraux. "C'est une décision irresponsable qui fait le lit des antivax et hypothèque toutes les chances d'avoir une vaccination de masse de la population en cas de retour d'une épidémie de masse."

"Une forme de facilité l'a emporté"

Le vice-président du Conseil national de l'ordre des médecins, Jean-Marcel Mourgues, évoque, lui, son "incompréhension" devant le vote des députés, alors que "le Covid continue de rendre malade et de tuer beaucoup de monde". Aujourd'hui encore, "le Covid tue plus que la grippe, avec 206 morts" en France sur la dernière semaine d'avril, souligne-t-il. "Il ne faut pas baisser la garde, même si nous ne sommes plus dans la même gravité qu'il y a trois ans."

"Malheureusement, une forme d'inconséquence et de facilité l'a emporté" chez les députés, regrette de son côté Arnaud Robinet, maire (Horizons) de Reims et président de la fédération hospitalière de France, qui regroupe les hôpitaux publics français. "Soyons clairs : la vaccination fonctionne et reste un élément fondamental de protection des plus fragiles comme des professionnels."

La proposition de loi votée par l'Assemblée - vote positif de la Nupes, du RN et de LR, vote négatif de la majorité - doit maintenant être examinée par le Sénat. Le gouvernement avait déjà annoncé son intention de réintégrer les soignants non vaccinés à partir de la mi-mai. Mais il s'oppose à l'abrogation de l'obligation vaccinale, pour pouvoir la réactiver en cas de retour massif de l'épidémie.

Le ministère de la Santé estime qu'"autour de 0,3%" des agents hospitaliers étaient toujours suspendus en avril du fait de leur refus du vaccin.


I.N avec AFP

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