SOINS - A ce jour, près de 4 Français sur 10 décèdent à domicile ou en Ehpad. Avec cette nouvelle prescription, le ministère entend répondre à une attente des patients et de leur famille.
Le midazolam, un puissant sédatif jusqu'ici réservé à un usage hospitalier, sera disponible d'ici quatre mois dans les pharmacies de ville pour les "médecins qui prennent en charge des patients en fin de vie à leur domicile", a annoncé lundi 10 février le ministère de la Santé. La Haute autorité de santé (HAS) avait publié plus tôt dans la journée une recommandation en ce sens, car si la loi autorise en théorie la "sédation profonde et continue jusqu'au décès" à domicile, les traitements utilisés pour la mettre en oeuvre sont aujourd'hui très difficiles d'accès hors de l'hôpital.
Ce tranquillisant sous forme injectable, autorisé comme produit anesthésique et comme sédatif avant une opération, est aussi recommandé en première intention par la HAS pour mettre en oeuvre cette "sédation profonde et continue", à l'hôpital comme en ville. Mais, "dans ce dernier cas, il apparaît que la disponibilité de ces médicaments n'est pas pleinement effective et que le cadre juridique de leur dispensation mérite d'être renforcé", reconnaît le ministère dans un communiqué, après la publication de l'avis de la HAS.
Modification de l'autorisation de mise sur le marché
Pour permettre la dispensation du midazolam dans les pharmacies de ville, l'Agence du médicament (ANSM) "procédera à une modification de son autorisation de mise sur le marché", précise le ministère. Qui entend ainsi "répondre à la demande des patients et de leurs familles de pouvoir choisir de finir leurs jours à domicile". Les médecins de ville prenant en charge ce type de soins devront "passer convention avec une équipe mobile ou un service hospitalier de soins palliatifs afin de garantir la collégialité de la décision ainsi que l'accompagnement et le suivi des patients", ajoute le ministère.
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La construction du prochain plan de développement des soins palliatifs, évoqué par Agnès Buzyn début janvier, sera finalisée "avant la fin du premier semestre", annonce-t-il également. Près de 4 Français sur 10 décèdent à domicile ou en Ehpad, selon le ministère de la Santé.