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Gel hydroalcoolique, lavage des mains... Des gestes barrières vraiment utiles pour lutter contre le Covid ?

Publié le 6 juillet 2022 à 18h25
Le nettoyage des mains continue d'être mis en avant par les autorités.
Le nettoyage des mains continue d'être mis en avant par les autorités. - Source : Illustration valentinrussanov via iStock

Les scientifiques s'accordent sur le fait que le Covid se transmet essentiellement par la diffusion d'aérosols.
Pour autant, le gouvernement met toujours en avant des gestes barrières tels que lavage des mains ou l'usage de gel hydroalcoolique.
Moins importants que le port du masque ou l'aération des pièces, ces réflexes n'en demeurent pas moins pertinents, estiment les spécialistes.

Lors des premiers mois de l'épidémie de Covid-19, la manière dont le virus se transmettait d'un individu à l'autre restait mystérieuse. Il a fallu de longs mois pour que la diffusion par aérosols soit jugée majeure et que l'usage du masque et l'aération des pièces s'impose au sein des populations.

Pour autant, d'autres gestes barrières restent mis en avant. Le gouvernement, sur les réseaux sociaux, diffuse ainsi des messages appelant à "se laver les mains avec du savon ou une solution hydroalcooliques". Des réflexes qui diminuent "significativement le risque de transmission du virus", peut-on lire. 

Des gestes utiles, mais moins que le port du masque

Lavage des mains et gel hydroalcooliques ont-ils une véritable utilité pour endiguer la prolifération du Covid ? Pour le savoir, Les Vérificateurs se sont rapprochés de l'Inserm, leur partenaire depuis le début de la crise sanitaire. Isabella Annesi-Maesano,
directrice de recherche au sein de l'Institut, estime qu'il s'agit de réflexes assez utiles. Notamment "si quelqu'un de malade a toussé dans ses mains, puis vous serre ensuite la main", note cette professeure d'épidémiologie environnementale à l’Université de Montpellier. 

"Se désinfecter en permanence les mains, ce n’est pas systématique", tempère la spécialiste, surtout lorsque l'on réduit les contacts physiques. Elle juge ainsi utile la distanciation physique observée au quotidien, dans les rapports professionnels par exemple. Se saluer en évitant la bise, utiliser ses coudes plutôt que ses mains... La chercheuse glisse en passant que dans certaines situations, le lavage des mains peut toutefois se révéler primordial, prenant pour exemple les épidémies de gastroentérite. En somme, si ce geste d'hygiène est loin de suffire pour réduire la propagation du Covid, il ne peut clairement pas faire de mal.

L'épidémiologiste, en revanche, préfère insister sur le rôle majeur du masque, qui apparaît d'autant plus utile lorsque l'on étudie le fonctionnement du virus. Le SARS-CoV-2, rappelle-t-elle, "se transmet principalement par aérosols, un terme qui désigne un mélange de particules liquides et solides d'une taille inférieure à 5 micromètres". Le Covid, lui, fait entre 70 et 130 nanomètres, "ce qui lui permet de rester en suspension dans l’air : c'est normal, puisque les particules les plus lourdes seront celles qui retomberont vite au sol".

Dans des locaux clos en intérieur, "le virus reste", insiste l'experte. De multiples études l'ont d'ailleurs prouvé, rapporte-t-elle. Les chercheurs ont même observé que dans une moindre mesure, on pouvait observer une diffusion dans l'air à l'extérieur. Les aérosols, les scientifiques s'accordent aujourd'hui pour le dire, "est le mode de propagation le plus important". Rien de surprenant, dixit Isabella Annesi-Maesano, puisque ces observations rappellent celles réalisées avec d'autres virus. "La rougeole, c'est pareil. La tuberculose, le virus de la grippe... Ou aussi celui du rhume." 

L'apparition de nouveaux variants au fil du temps a-t-il changé la donne ? "Non", tranche la représentante de l'Inserm, qui prône aujourd'hui pour le port du masque et l'aération des lieux clos. Des gestes d'autant plus importants à ses yeux que "l'on n'a pas forcément besoin de présenter des symptômes pour diffuser le virus en cas de contamination". On le propage ainsi "lorsque l'on parle, que l'on rit, que l'on chante... Dès que l'on exhale de l'air, en somme." Et de rappeler que des travaux menés par des chercheurs allemands et américains ont (comme d'autres avant eux) prouvé la très grande efficacité du masque pour prévenir la transmission. "Ils ont très bien montré que lorsque deux personnes, parmi lesquelles une infectée, mettent un masque, les risques de contamination restent infimes." Si bien qu'une personne saine se trouve très largement protégée, y compris en présence de personnes positives. 

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Thomas DESZPOT

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