La réforme des retraites présentée, oppositions et syndicats vent debout

Au milieu d'un bouchon, serré comme des sardines sur un quai de métro... des conseils de pro pour ne pas perdre son calme

Publié le 17 décembre 2019 à 17h51, mis à jour le 17 décembre 2019 à 18h04
Au milieu d'un bouchon, serré comme des sardines sur un quai de métro... des conseils de pro pour ne pas perdre son calme

GRÈVE - Entre les centaines de kilomètres de bouchons sur les routes et les milliers de personnes sur les quelques lignes de métro ouvertes, la grève contre la réforme des retraites met les nerfs à rude épreuve. Comment traverser les grèves sans (trop) stresser et en gardant son calme ? David, formateur de commando marine et Gladys Mondière, co-présidente de la Fédération française des psychologues et de psychologie, nous donnent de précieux conseils.

Depuis le début de la grève contre la réforme des retraites, de nombreuses agglomérations sont paralysées. Des centaines de kilomètres de bouchons sur les routes comptabilisées matin et soir, tandis que les transports en commun fonctionnent au compte-goutte. Conséquence, le stress, l'anxiété et maintenant la fatigue des usagers augmentent. Depuis le début du mouvement, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris a constaté une hausse de 40% des accidents de deux-roues (scooters, trottinettes et vélos). Les accidents de la route ont eux progressé de 20%.

Comment ne pas céder à l'énervement quand la journée s'annonce compliquée ?  "Il faut se fixer des objectifs intermédiaires", affirme David, préparateur mental de commando marine. "Ces objectifs, comme par exemple réussir à se lever à 5 heures ou arriver au travail avant 10 heures, permettent de capitaliser sur des choses positives. Si vous coupez une journée qui apparaît comme une grosse montage en petits bouts, cela fera plein de petits succès. Cela permet de reprendre le contrôle de votre journée et de ne pas la subir", explique-t-il.

Tenter de penser positif et comprendre le phénomène

Et coincé sur un quai de RER à attendre un hypothétique train ? Dans un bouchon où le conducteur de derrière klaxonne comme un furieux et celui d'à côté tente de vous griller la priorité... comment ne pas céder à la petite voix belliqueuse qui sommeille en vous ? Il faut avoir "des pensées positives", conseille David en charge de la préparation mentale de l'élite de l'armée française. "Il faut prendre conscience que notre dialogue interne a une incidence sur nos émotions", continue-t-il. Penser aux embouteillages, aux bousculades et au temps d'attente ne feront donc qu'amplifier vos émotions négatives. "C'est un cercle vicieux", explique David, qui conseille "d'écarter les discussions stériles et négatives" au profit des actions positives. "Cela permet d'avoir un état d'esprit qui va vous rendre plus apte à affronter la situation".

S'appuyer sur des points positifs pour se redonner le moral, c'est également le conseil de Gladys Mondière, co-présidente de la Fédération française des psychologues et de psychologie. "Il faut se créer une bulle, se trouver des points d'ancrage positifs", indique-t-elle. "Il faut aussi comprendre le phénomène. Plus on le comprend, moins on le subit". Dans cette situation, elle conseille donc de "s'intéresser aux revendications" des grévistes, qu'elles soient partagées ou non, et de "comprendre la place de l'autre, se dire qu'il ne font pas ça pour nous ennuyer. De cette façon, nous ne subirons pas la situation".

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La respiration, élément clé pour relâcher le stress

L'obsession de la plupart des usagers est la même : arriver à l'heure. Or, dans les conditions actuelles, "le retard est évident", tempère Gladys Mondière. "Nous n'y sommes pour rien : tant que nous pouvons faire quelque chose, nous nous agitons pour le faire. Mais dans cette situation, nous ne pouvons rien faire. Il faut donc lâcher prise, se détendre et respirer tranquillement".

Plus facile à dire qu'à faire, alors David donne quelques conseils pour mieux respirer, et ainsi évacuer le stress et se relâcher. "Quand une personne est stressée, elle a un blocage au niveau du diaphragme. La respiration abdominale peut être une solution. Inspirez sur 4 temps et expirez sur 4 temps, et ce pendant 4 minutes. Cela vous force à réguler votre respiration et donc à reprendre le contrôle de votre corps. Ce n'est alors plus le stress qui donne le tempo, mais vous. Mais il n'y a rien de magique, il faut s'entraîner" pour que cela fonctionne, tempère David.

Grève à la SNCF : les usagers s'adaptentSource : JT 13h Semaine

Limiter l'arrivée du stress en amont

Encore mieux, plutôt que de chercher à évacuer le stress, essayons de l'éviter avant qu'il ne pointe le bout de son nez. Comment ? "Grâce à une bonne hygiène de vie", nous explique celui qui prépare l'élite de l'armée française avant de partir en  mission. Se reposer, se divertir et bien s'alimenter permettent de limiter plus efficacement l'apparition du stress. Toutefois, avec la grève, le temps est compté : les embouteillages obligent à se lever plus plus tôt pour essayer d'arriver à la même heure et le soir on rentre plus tard chez soi. Le temps "disponible" est donc moins long."C'est une spirale, chacun devient alors de plus en plus vulnérable", déplore David. "Le repos et la détente deviennent optionnels car il y a moins de temps".

Pour faire face, le formateur de commando marine conseille de "s'imposer des breaks" au cours de la journée. "Il faut essayer de maintenir un équilibre entre les repas, les temps de sommeil… Mais aussi surveiller son hygiène de vie". Alors en gardant un rythme de vie équilibré, en respirant correctement, en se relâchant, en comprenant la situation et en pensant positif, nul doute, vous serez prêt à affronter la grève.  Presque avec le sourire !


Idèr NABILI

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