Déserts médicaux : la situation ne s'améliore pas

par Mathieu SICARD
Publié le 28 octobre 2016 à 17h05, mis à jour le 28 octobre 2016 à 17h15
Déserts médicaux : la situation ne s'améliore pas

INÉGALITÉS - Tous les Français ne sont pas égaux dans l'accès aux soins. Pour y remédier, un amendement voulait restreindre la liberté d'installation des médecins. Il a été rejeté.

Trouver un médecin généraliste, un gynécologue, un ophtalmologiste ou encore un pédiatre près de chez soi, c'est une nécessité pour chacun mais aussi une difficulté croissante pour les Français. Les députés examinent actuellement le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017. Ils viennent de retoquer un amedement qui prévoyait de restreindre la liberté d'installation des médecins. Ainsi, pour être conventionnés à l'assurance maladie dans une zone qui compte de nombreux médecins, le nouveau venu devait attendre qu'un confrère cesse son activité. Les députés ont rejetté cette mesure controversée. 

Mais le problème des déserts médicaux n'est pas nouveau. En juin dernier, l'association UFC-Que Choisir tirait la sonnette d'alarme, en publiant  son étude  : l’accès à un médecin généraliste à moins de 30 minutes du domicile, "s’est dégradé pour plus du quart de la population". Le nombre de déserts médicaux a également augmenté entre 2012 et 2016. 

► 30% des Français à plus de 30 minutes d'un médecin
Un tiers des Français peine à trouver un pédiatre, 30% ont un accès "restreint" à un gynécologue et 28% à un ophtalmologiste. Cela correspond à une densité de médecins inférieure de 30% à 60% à la moyenne nationale. Il faut alors rouler plus de 30 ou 45 minutes pour trouver un médecin.

Quand il y en a encore moins, on parle de déserts médicaux. 5% des Français vivent dans un désert médical en 2016. Cela signifie qu'il faut parcourir des dizaines de kilomètres, parfois 100, pour trouver un pédiatre, par exemple. 

► Le problème des dépassements d'honoraires
Ce qui est rare est cher ! La situation se dégrade encore plus vite si on prend en compte l'accès à des spécialistes ne pratiquant pas de dépassements d'honoraires (en secteur 1). Le nombre de médecins spécialistes au tarif Sécu a reculé pour plus de la moitié des usagers. 

Toujours plus de médecins facturent, en effet, des dépassements d'honoraires. C'est le cas de 60% des gynécologues (contre 56% en 2012), 56% des ophtalmologistes (54% en 2012), 37% des pédiatres (32% en 2012) mais seulement 9% des généralistes (8% en 2012). 

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► Comment trouver un rendez-vous rapidement ?
Selon votre département, les délais d'attente pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste peuvent être très longs. Jusqu'à 327 jours chez un ophtalmologiste dans la Loire, selon une étude récente.

Nous avons testé des sites qui proposent des rendez-vous à la dernière minute. Ils s'appellent  Mondocteur.fr Keldoc.com Doctolib.fr , RDVmedicaux.com Rendezvousfacile.com  ou encore  Docmii.com ... Ils recensent tous les rendez-vous disponibles des médecins qui y participent. 

EN SAVOIR + >>  Ophtalmo, gynéco, dentiste... Comment obtenir un rendez-vous en 24 heures

S'ils ne garantissent pas de trouver le bon rendez-vous miracle sur tout le territoire, ils donnent généralement au moins une bonne réponse sur le problème du délai. A vous de vous faire votre idée. 

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Les maisons de services publics contre la désertification des campagnesSource : JT 13h Semaine
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