Homéopathie, acupuncture, mésothérapie… : des professionnels de santé dénoncent les "fake médecines"

Publié le 19 mars 2018 à 19h50

Source : Sujet JT LCI

OPPOSITION - Après les "fake news", les "fake médecines" : un collectif de professionnels de santé a décidé de monter au créneau pour dénoncer, dans une tribune en ligne, les médecines alternatives comme l'homéopathie ou encore l’acupuncture.

"Charlatanisme", "tromperie", "fake médecines", "soins sans aucun fondement scientifique" : les mots posés sont durs. Ce lundi, dans une tribune disponible en ligne et relayée par Le Figaro, 124 professionnels de santé dénoncent les médecines alternatives. Entendez par là l'homéopathie, l’acupuncture ou encore la mésothérapie (injection de faibles doses de médicaments à proximité de la zone à traiter). Aujourd'hui 6000 médecins pratiqueraient ces disciplines.

Selon le cardiologue Jérémy Descoux, l'un des signataires, "on est incapables de démontrer que (ces médecines alternatives) ont des effets au-delà (…) de l'effet placebo". Interrogé sur le plateau de LCI, il critique des "pratiques qui ne sont pas fondées sur la science". Pourtant, selon l'Ordre des médecins, 40% des Français y avaient recours en 2015, 56% si on ne compte que l'homéopathie. 

En quoi ces thérapies sont-elles dangereuses?

Les signataires y voient trois risques majeurs : la surmédicalisation - l’illusion que toute situation peut se régler avec un "traitement" -, le développement d'"une défiance de fond vis-à-vis de la médecine conventionnelle" et enfin le retardement "des diagnostics et des traitements nécessaires avec parfois des conséquences dramatiques, notamment dans la prise en charge de pathologies lourdes comme les cancers". 

Au-delà de ces risques, la tribune dénonce le coût pour les finances publiques. "Les produits homéopathiques peuvent être remboursés à 30% (et jusqu’à 90% en Alsace-Moselle) avec un statut dérogatoire les dispensant de prouver leur efficacité", regrettent les signataires. Ils réclament donc que l'Ordre des médecins réagisse, notamment en stoppant le remboursement par la Sécurité sociale de ce type de médecines ou encore en interdisant aux médecins et professionnels de santé de faire état de leur titre pour promouvoir ces pratiques.

"Nous pensons que celles-ci ne devraient pas bénéficier de la caution du statut de médecin ou même plus largement de professionnel de santé, afin de ne pas entretenir la confusion chez les patients, et permettre à des vendeurs d'illusions de prospérer quand nous nous attelons par ailleurs à prodiguer des soins bénéficiant du meilleur niveau de preuve possible", expliquent-ils sur le site fakemedecine.blogspot.fr.

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La tribune, également disponible sur ce site, a réuni ce lundi de nouveaux soutiens, elle comptait 557 signataires à l'heure de l'écriture de l'article. Contacté par LCI, l’Ordre des médecins n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat mais annonce d'ores et déjà la publication d'un communiqué "dans les jours qui viennent".


La rédaction de TF1info

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