Le bruit tape de plus en plus sur les nerfs des Franciliens

S.M avec AFP
Publié le 12 janvier 2023 à 15h54
Le bruit tape de plus en plus sur les nerfs des Franciliens

78% des Franciliens sont préoccupés par le bruit, une sensibilité accrue depuis la crise sanitaire, selon plusieurs études.
Cette nuisance est citée comme le 4e inconvénient majeur d'habiter en Ile-de-France, à quasi-égalité avec la pollution de l'air.
Cette exposition au bruit a des conséquences sur la santé.

C'est une nuisance qui ne "désemplit jamais" en ville. Quelque 78% des Franciliens sont préoccupés par le bruit, une sensibilité accrue depuis la crise sanitaire, et 65% ont déjà renoncé à un lieu de restauration à cause du bruit, révèlent ce jeudi 12 janvier des études publiées à l'occasion de la Semaine du son de l'Unesco, du 16 au 29 janvier. "Le bruit est un son dont on ne veut pas et qui peut générer de la violence. À la différence du XIXe siècle, le bruit des villes aujourd'hui ne désemplit jamais", a déclaré à la presse Christian Hugonnet, président de l'association "La Semaine du son", qui sensibilise à l'importance de l'environnement sonore. 

Selon une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) pour BruitParif réalisée fin 2021 et publiée jeudi, 78% des Franciliens sont préoccupés par le bruit, cité comme le 4e inconvénient majeur d'habiter en Ile-de-France, à quasi-égalité avec la pollution de l'air. Parmi les sources de bruit qui gênent le plus à domicile, 30% des répondants citent le trafic routier et 25% le voisinage. 

"Une année de vie en bonne santé perdue"

La crise sanitaire et l'expérience du calme lors des confinements ont par ailleurs fortement changé le rapport au bruit de la population. "La sensibilité est plus forte qu'avant. Les Franciliens pensent que le bruit a augmenté alors qu'on sait par nos mesures qu'il n'y a pas globalement d'augmentation", a indiqué Fanny Mietlicki, directrice de l'observatoire francilien Bruitparif. 

Selon elle, l'exposition au bruit des Franciliens "représente en moyenne une année de vie en bonne santé perdue". Parmi les conséquences, 14% des Franciliens disent prendre des médicaments pour les aider à supporter le bruit et 39% ressentent un impact direct sur leur santé (fatigue, irritabilité, troubles du sommeil). De plus, 46% des télétravailleurs franciliens réguliers sont confrontés à des difficultés pour travailler chez eux. Autre constat, la qualité de l'environnement sonore et l'accès à des zones de calme varient fortement en fonction des revenus.

Selon une seconde étude réalisée fin novembre par OpinionWay sur le bruit dans les cafés, bars et restaurants, 65% des répondants disent avoir déjà renoncé à un lieu de restauration à cause du bruit. L'Ademe (Agence de la transition énergétique) estime les conséquences sanitaires comme économiques du bruit à environ 145 milliards d'euros par an en France, dont 42 milliards pour la seule Ile-de-France. Des labels devraient voir le jour pour valoriser les initiatives d'espaces calmes ou de "moments apaisés" prises par les collectivités et les entreprises privées.


S.M avec AFP

Tout
TF1 Info