SANTÉ – L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a demandé à Bayer, le fabricant de l’implant de stérilisation définitive Essure, de procéder à un retrait de vente, après la suspension temporaire du marquage CE. Mais comment doivent réagir les patientes pendant cette suspension d’une durée de trois mois ? Eléments de réponses.
Le brouillard s’épaissit dans l’affaire des implants Essure. Depuis que plusieurs femmes ont dénoncé, en décembre 2016, de graves effets secondaires après sa pose, l'implant de stérilisation définitive commercialisé par la société Bayer Pharma AG est sous le feu des projecteurs. Le contraceptif, qui se présente sous la forme d’un petit ressort et se place dans les trompes de Fallope pour empêcher la fécondation, était jusque-là remboursé par la Sécurité sociale. Mais présente-t-il plus de risques que de bénéfices pour les patientes ?
Non, avait répondu le rapport d’un comité d’experts de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publié le 19 avril 2017. Il concluait alors que "les données de la littérature, de la surveillance et les résultats de l’étude épidémiologique, portant sur plus de 100.000 femmes, ne remettaient pas en cause la balance bénéfice/risque de cet implant". Or, dans un communiqué publié vendredi 4 août, l’autorité sanitaire française a demandé au fabricant de "procéder au rappel des produits en stock auprès de tous les établissements de santé susceptibles de les détenir". Pourquoi une telle recommandation si le dispositif n’est pas si dangereux ? De trop nombreuses questions sans réponses pour l'Union européenne, qui a préféré suspendre le marquage CE.
Que signifie cette interdiction temporaire ?
L’ANSM n’a pas joué de rôle directement dans la suspension temporaire du dispositif Essure mais elle s’est adaptée à la législation européenne. Faute d’éléments lui permettant de conclure à la sûreté du contraceptif définitif, l’organisme irlandais NSAI (National standards authority of Ireland), compétent pour les implants Essure, a refusé de délivrer le marquage CE lors de sa procédure de renouvellement. Une décision qui a eu des conséquences à l’échelle européenne car un dispositif médical ne peut être commercialisé sur le territoire européen sans ce marquage, gage de sécurité.
La mesure a pris effet le 3 août 2017 pour une période de 90 jours, soit jusqu'au 2 novembre 2017 et le dispositif Essure ne sera donc plus disponible à la vente au moins jusque-là.
Que faire si vous envisagiez la pose d’un implant Essure ?
Par mesure de précaution, l’agence sanitaire française a demandé de ne plus implanter le dispositif médical Essure. Les femmes qui devaient recourir à une implantation par cette méthode de stérilisation sont donc invitées "à se rapprocher de leur gynécologue pour envisager, en concertation, l’alternative la plus appropriée, sur la base d’une information complète relative aux moyens de contraception disponibles et leurs éventuels effets indésirables." Les contraceptifs hormonaux ou la ligature des trompes en font partie.
Et si vous en portez déjà un ?
Dans ce cas de figure, l’agence sanitaire se veut plutôt rassurante en rappelant l’avis du comité d’experts qui ne remettait pas en cause la balance bénéfice/risque de l’implant. "Pour les femmes qui n’ont pas de symptômes, qui représentent l’immense majorité des femmes porteuses de l’implant Essure, il n’y a aucun argument à ce jour pour conseiller le retrait", estime l’ANSM.
En revanche, celles qui présentent des symptômes inhabituels comme des saignements, des douleurs pelviennes, dorsales, musculaires, des allergies ou la survenue d’une dépression "doivent consulter leur médecin pour ne pas méconnaître une pathologie sous-jacente", conseille l’ANSM. Et même en l’absence d’un tel diagnostic, "l’intérêt d’un retrait peut être envisagé entre la femme concernée et le médecin", rappelle l’autorité sanitaire.
En France, près de 240.000 femmes ont eu recours à ce dispositif selon les données des ventes Bayer et depuis 2003, 1087 incidents liés à l’utilisation de l’implant Essure ont été signalés à l’ANSM. Le dépôt d’une action de groupe, réunissant au moins 450 personnes, est prévu pour le mois de septembre. Une action en justice voulue par l'association de patients RESIST qui devrait permettre de faire un peu plus la lumière sur cette affaire.
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