Journée mondiale sans tabac : ces pays en voie d'éradiquer la cigarette pour de bon

Ils veulent se débarrasser d'un fléau mondial. Contre le tabac, responsable de plus de 8 millions de décès évitables par an dans le monde, selon l'organisation mondiale de la Santé (OMS), plusieurs pays ont lancé, ces dernières années, des politiques publiques offensives. Augmentation prohibitive des prix, recul de l'âge légal d'achat, campagnes de sensibilisation, création de zones non-fumeurs... de nombreux moyens sont déployés pour éradiquer cette addiction. 

Une lutte pour la santé publique, mais aussi en faveur de l'économie et de la protection de l'environnement, comme le souligne l'OMS, qui organise, mercredi 31 mai, la journée mondiale sans tabac. L'organisme dénonce "l'ingérence de l'industrie du tabac", dont la culture pénalise une agriculture durable, contribuant "à la crise alimentaire mondiale". Alors qu'Emmanuel Macron a promis de "créer la première génération sans tabac en 2030", une poignée de pays l'ont totalement interdit : le Vatican, le Bhoutan et le Turkménistan. D'autres, à l'instar de la France, appliquent des stratégies progressives d'abandon du tabac. Tour d'horizon des politiques les plus abouties en la matière. 

L'une des politiques antitabac les plus strictes au monde est certainement menée en Australie, où le prix du paquet de cigarettes peut atteindre jusqu'à 30 euros. Depuis 2012, le pays a mis en place le paquet neutre (arrivé en 2018 en France) et une législation stricte, interdisant de fumer dans la quasi-totalité des lieux publics. Cette politique concerne également les cigarettes électroniques, dont la nicotine liquide est interdite à la vente et n'est autorisée à l'importation qu'avec une ordonnance. Résultat : de 50 % dans les années 1950, la part des fumeurs en Australie est aujourd'hui tombée à moins de 15 % (contre 35 % en France).

Autre championne en la matière : la Nouvelle-Zélande, où moins de 12% de la population fume. Le pays a introduit, en janvier dernier, une loi pour interdire la vente de tabac à toute personne née après le 1er janvier 2009, afin de créer une génération sans tabac. Une mesure radicale, assortie d'une série d'autres, pour limiter le tabagisme, comme la réduction de la quantité légale de nicotine dans les produits à base de tabac. 

Plusieurs pays d'Europe partagent cet objectif de créer une génération sans tabac. En Italie, où comme en France, la consommation de cigarettes est repartie à la hausse depuis la crise sanitaire, le gouvernement a récemment musclé sa politique antitabac. Les autorités ont interdit, en janvier, les fumoirs, ainsi que de fumer en plein air près d'un enfant ou d'une femme enceinte. En Irlande et au Royaume-Uni, outre la taxation prohibitive des produits, les autorités misent sur des campagnes de sensibilisation offensives, auprès des plus jeunes notamment. 

En France, une politique d'augmentation des prix est en vigueur, et plusieurs autres pistes sont à l'étude pour parvenir à une génération sans tabac d'ici à 2032. Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) a par exemple, préconisé, en mars, l'interdiction de la vente des filtres, ou de s'attaquer aux bénéfices issus de la vente du tabac. 

Outre-Atlantique, enfin, le Mexique est devenu, il y a peu, le pays le plus sévère d'Amérique latine en matière de lutte contre le tabac. En janvier, le gouvernement mexicain a banni la cigarette de tous les rassemblements extérieurs, des terrasses, des plages ou des parcs publics. Son voisin américain, dont la législation varie selon les États, aspire lui aussi à une politique de réduction du tabagisme. Joe Biden ambitionne de réduire la teneur en nicotine des cigarettes pour éviter la dépendance. Dans certains États, comme en Californie, la vente de tabac aromatisé, qui plaît notamment aux plus jeunes, est interdite depuis 2020, ce qui a permis une réduction du tabagisme.