L'acide folique, cette vitamine que toutes les femmes devraient prendre avant et pendant leur grossesse

par Charlotte ANGLADE
Publié le 25 octobre 2018 à 10h51, mis à jour le 1 novembre 2018 à 10h52

Source : Sujet JT LCI

GROSSESSE - Depuis 2009, le Haute Autorité de Santé recommande la prescription systématique d'acide folique à toutes les femmes ayant un désir d'enfant. Car, alors que trois-quarts des Françaises en âge de procréer ont un apport en acide folique insuffisant, cette substance est indispensable au bon développement du fœtus. On vous explique.

Au Royaume-Uni, le gouvernement réfléchit très sérieusement à intégrer de façon systématique de l'acide folique à la farine utilisée pour faire le pain. Cette démarche permettrait de réduire le nombre de malformations congénitales dues à une carence de cette vitamine (aussi appelée B9), chez certaines femmes enceintes, rapporte la BBC. En effet, 1000 grossesses par an en sont affectées outre-Manche.

En France, la prise quotidienne d'acide folique sous forme de comprimés est conseillée dès le désir de grossesse. Alors, en quoi est-il si important pour les femmes enceintes ? LCI fait le point.

L'acide folique, indispensable au bon développement du fœtus

Si des carences en acide folique ne représentent pas particulièrement de danger pour les femmes enceintes, elles peuvent être fatales à leurs enfants. La vitamine est en effet indispensable à la fermeture du tube neural, soit l'ébauche du système nerveux chez le fœtus. Ce tube, initialement ouvert, se referme petit à petit entre le vingt-deuxième jour et le vingt-neuvième jour de grossesse. C'est à partir de celui-ci que vont se former la colonne vertébrale, la moelle épinière et le cerveau. Or, pour se refermer correctement, le tube neural a besoin d'acide folique. A défaut de quoi la moelle épinière (spina-bifida) peut rester dénudée (spina-bifida) ou le développement du cerveau bloqué (anencéphalie).

Un enfant atteint de spina-bifidia présente une ouverture au niveau du dos, mettant à nu sa colonne vertébrale. Cette malformation entraîne une paralysie et une perte de sensibilité des membres inférieurs, ainsi que des problèmes de fonctionnement de la vessie et des autres fonctions d'élimination. Des troubles d'intensité variable selon le niveau de la lésion et de son étendue, précise sur son site l'association nationale spina bifidia et handicaps associés.

L'anencéphalie, elle, cause l'absence partielle ou totale de l'encéphale, du crâne, et du cuir chevelu. Le dessus de la boîte crânienne, qui se situe au niveau des sourcils chez ces enfants, n'est couvert que d'une fine membrane. Aucun traitement n'existe pour ces nouveaux nés, qui, s'ils ne décèdent pas à la naissance, ne survivent que quelques jours au maximum. 

75 % des Françaises en âge de procréer ont des apports insuffisants en acide folique

Si, en soi, une alimentation riche en fruits, légumes et graines pourrait suffire à assurer des apports en acide folique suffisants, il s'avère que près de 75 % des femmes en âge de procréer en France ont des apports alimentaires en acide folique insuffisants, et 7 % présentent un risque de déficit, rapporte l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES). Ainsi, environ une grossesse sur 1000 est concernée par des anomalies de fermeture du tube neural.

Pour prévenir de ces malformations, la Haute Autorité de la Santé (HAS) recommande depuis 2009 la prescription systématique de vitamine B9 en une prise quotidienne au moins quatre semaines avant la conception et ce jusqu’à la douzième semaine d’aménorrhée (absence de menstruation). Pour être efficace en effet, cet apport doit débuter plusieurs semaines avant la conception. Malgré ces consignes, la prise d'acide folique avant la grossesse reste pour l'heure très limitée. Selon la dernière enquête nationale périnatale commandée par le ministère de la Santé, seules 23% des femmes ont augmenté leurs apports suite à une prescription. 


Charlotte ANGLADE

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