TABAGISME – Selon une nouvelle étude, en plus de ses effets sur la santé physique, le tabagisme pourrait avoir des conséquences sur la santé mentale. Fumer augmenterait en effet le risque de dépression. Explications.
La santé mentale va-t-elle s’ajouter à la longue liste des risques provoqués par la cigarette ? Selon une étude menée par des chercheurs de l’université de Jérusalem, le tabac pourrait en effet accentuer le risque de tomber en dépression. Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe du professeur Hagai Levine est partie du principe que "des études antérieures ont rapporté que les personnes qui n’ont jamais fumé présentent moins d’anxiété et de symptômes dépressifs que les fumeurs".
Les scientifiques ont alors réalisé une étude sur 1.624 étudiants de l’université de Belgrade (Serbie) et 514 de l’université de Mitrovica (Kosovo). Les participants ont dû répondre à un questionnaire basé sur leurs informations démographiques, leur état de santé (présence ou non de maladies chroniques) et leur style de vie (tabagisme, consommation d’alcool, activités physiques, habitudes alimentaires). Le niveau de leurs symptômes dépressifs a été évalué grâce à un autre questionnaire : l’inventaire de dépression de Beck (BDI).
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2 à 3 fois plus de dépression chez les fumeurs
Et les résultats montrent bien un taux de dépression plus important chez les fumeurs. "Dans les deux échantillons étudiés, les étudiants qui ont déjà fumé ont un score BDI plus élevé que les étudiants n'ayant jamais fumé", relaie l’étude publiée dans la revue Plos one. Dans le détail, 19,4% des étudiants fumeurs de Belgrade souffraient de dépression, contre 11,2% chez les non-fumeurs. Une différence similaire a été observée chez les élèves de l’université de Mitrovica, puisque 14% des fumeurs souffraient de cette maladie, contre 4% des non-fumeurs.
"Le tabagisme pourrait donc être considéré comme un symptôme de troubles de santé mentale et un marqueur d’un risque accru de dépression", notent les chercheurs dans le rapport. Mais cette étude présente des limites, les données sur le tabagisme et la santé n’étant qu’"auto-déclarées". "Les résultats soulignent aussi la nécessité de poursuivre les recherches sur l’interaction entre le tabagisme, la santé mentale et la qualité de vie", conclut l’étude.
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