La drogue réduit le cerveau des femmes... mais pas des hommes

Publié le 17 juillet 2015 à 20h30
La drogue réduit le cerveau des femmes... mais pas des hommes

Les hommes et les femmes ne sont pas égaux face aux conséquences de l'abus de drogues sur leur santé. Selon une étude américaine, la consommation de drogues réduit le volume du cerveau chez les femmes mais pas des hommes.

De nombreuses études ont déjà montré que les femmes sont plus sensibles que les hommes à la consommation d'alcool et de drogues et à leurs effets à long terme : maladies, dommages au foie, etc. Et le cerveau ne fait pas exception, selon une étude publiée en ligne dans la revue Radiology.

Les chercheurs de l'Université de Denver ont essayé de déterminer comment les effets de la toxicomanie diffèrent selon le sexe. Et ils ont découvert que l'abus de drogues peut réduire le volume du cerveau chez les femmes, mais pas chez les hommes.

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Perte de matière grise

Les scientifiques ont analysé la structure du cerveau par imagerie par résonance magnétique (IRM) de 127 hommes et femmes :
- 59 personnes (28 femmes et 31 hommes) avaient connu une dépendance à la cocaïne, aux amphétamines ou aux méthamphétamines pendant 15,7 ans en moyenne.
- 68 personnes en bonne santé (28 femmes et 40 hommes)

"Nous avons constaté que les femmes qui étaient auparavant dépendantes avaient un volume de matière grise nettement plus faible dans différentes zones cérébrales par rapport aux femmes en bonne santé", a déclaré l'auteur principal de l'étude, Jody Tanabe. Après 13,5 mois d'abstinence en moyenne, l'IRM des femmes qui avaient été accros a en effet montré un volume beaucoup plus petit de la matière grise dans les régions frontales, limbiques et temporales du cerveau. Ces domaines sont importants pour la prise de décision, l'émotion, le processus de récompense et la mémoire.

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Hommes et femmes très inégaux face aux drogues

"Alors qu'on a observé une notable déperdition cérébrale chez les femmes ex-dépendantes par rapport aux femmes non dépendantes, aucune différence n'a été observée chez les hommes", a déclaré le Dr Tanabe. Par rapport aux hommes, les femmes ont tendance à commencer la cocaïne ou les amphétamines à un âge plus précoce, leur degré de dépendance est plus rapidement croissant, elles ont plus de mal à arrêter et, une fois traitées, elles consomment plus de médicaments, à la recherche d'un traitement, rapport à l'aide de grandes quantités de ces médicaments.

"Nous espérons que nos résultats mèneront à une enquête plus approfondie sur les différences entre les sexes dans la dépendance aux substances et, par conséquent, des traitements plus efficaces", conclu le Dr Tanabe.

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La rédaction de TF1info

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