La France à la traîne contre les hépatites B et C

Publié le 19 mai 2014 à 17h05
La France à la traîne contre les hépatites B et C

SANTÉ – En France, les hépatites B et C tuent chaque année 4 000 personnes. Pour enrayer la progression de ces maladies, un rapport remis à la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine préconise une mobilisation plus ambitieuse en ce qui concerne le dépistage et la vaccination.

Mettre l'accent sur la vaccination et le dépistage par tests rapides. Voilà les deux angles d'attaque que préconise un rapport dédié à la prise en charge des hépatites B et C en France . Une prise en charge très peu ambitieuse selon les conclusions remises au ministère des Affaires Sociales. Car la mobilisation ne semble plus à la hauteur face à ces deux maladies virales reconnues "grande cause sanitaire" en raison de leur gravité potentielle et qui font chaque année 4 000 morts.

Les hépatites désignent une inflammation du foie. Lorsque cette dernière est due à un virus, l’hépatite est dite virale. "En France métropolitaine, 400 000 à 500 000 personnes seraient atteintes d'une hépatite  C, et environ 300 000 personnes de l'hépatite B. Et au total 25 à 30 % des patients atteints d'une hépatite (B ou C) atteignent le stade de la cirrhose", explique l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)*.

Des tests plus rapides et des traitements plus performants

"Il est important que des mesures permettant un renforcement de la prévention, du dépistage et de la prise en charge des personnes infectées soient rapidement mises en œuvre", souligne l'Agence française de recherche sur le sida et les hépatites (ANRS), co-auteur du rapport. Le dépistage est un point crucial puisque la moitié des personnes atteintes d'hépatite B et un tiers des personnes atteintes d'hépatite C ignorent qu'elles sont contaminées. Un risque qui justifie un renforcement des dépistages, comme le test rapide d'orientation diagnostique (Trod).

Ces Trod, déjà utilisés pour le sida, donnent une réponse sur une infection en moins de 30 minutes. "Ils existent déjà pour les hépatites B et C, mais leur usage n'a pas encore été "encadré" par la Haute autorité de santé (HAS), relève le rapport. Il n'existe pas de vaccin contre l'hépatite C, mais elle est curable avec des antiviraux. En 2014, deux nouvelles molécules plus performantes devraient obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM), le sofosbuvir et le siméprévir.

Il existe en revanche un vaccin contre l'hépatite B. Il est proposé aux personnes à risques (usagers de drogues, personnel soignant), aux nourrissons et aux adolescents. Mais "la couverture vaccinale parmi ces populations est insuffisante", notamment chez les adolescents, dont le niveau de vaccination est "gravement insuffisant", alerte le rapport. La cause : une polémique sur un lien supposé mais jamais confirmé avec la survenue de sclérose en plaques.


La rédaction de TF1info

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