SANTÉ – C'est une maladie rare dont on entend beaucoup parler depuis quelques temps. La NASH ou stéatose hépatique non alcoolique en français, plus communément appelée "maladie du soda" - celle qui a failli coûter la vie à Pierre Ménès -, toucherait 12% de la population française, soit 6 millions de personnes. Un chiffre exagéré ? LCI a posé la question au professeur Patrick Marcellin, hépatologue à l'hôpital Beaujon de Clichy.
La maladie du soda est-elle si répandue ? Depuis que Pierre Ménès, le chroniqueur sportif de Canal+, a raconté dans un livre que la maladie de NASH (stéatose hépatique non alcoolique en français), communément appelée maladie du soda, ou du foie gras humain, a failli lui coûter la vie, cette affection grave du foie est sortie de l'ombre.
Maladie silencieuse et sournoise qui se développe sans aucun symptôme, cette cirrhose du foie n'est pas liée à une consommation abusive d'alcool, mais à la malbouffe qui fait qu'au fil du temps, le foie se gorge en graisse qu'il n'arrive plus à éliminer. Ce dernier s'inflamme et quand les premiers signes de la maladie apparaissent, il est déjà trop tard. On estime que 5% des cas se transforment en cancer du foie.
La maladie de la malbouffe
S'il n'existe aucun médicament pour en guérir (la greffe de foie est réservée aux cas les plus graves), la seule façon de s'en sortir est de combiner un régime hypocalorique (pauvre en sucres d'absorption rapide et lente) à la pratique d'une activité physique. Touchant principalement des patients diabétiques ou obèses, cette pathologie gagnerait particulièrement du terrain en France.
Six millions de Français en seraient atteints, soit 12 % de la population, relaient depuis quelques semaines les médias français. Faux, rétorquait jeudi le journal La Croix, qui assure que les médias sont alarmistes et qu'en réalité, seuls 1% des Français en souffriraient. Le quotidien se base sur les chiffres rendus publics lors de la Conférence d'hépatologie de Paris du 30 janvier dernier.
"Liées au surpoids et à l'obésité, les maladies du foie gras sont en progression dans les pays industrialisés. Aux Etats-Unis, la NASH concerne 5% de la population en général, contre 1% en France. La stéatose pure (absence d'inflammation, de nécrose et de fibrose), un stade qui précède la Nash, toucherait 15 à 20% de la population française", peut-on lire dans le dossier de presse de la manifestation.
"Il faut faire la différence entre la stéatose pure et la NASH"
Des chiffres que confirme à LCI le professeur Patrick Marcellin, hépatologue à l’hôpital Beaujon de Clichy et chercheur à l’INSERM. "Il faut faire la différence entre la stéatose pure et la NASH. La première, qui est une sorte de sonnette d’alarme de notre foie, est traitable. La NASH, par contre est beaucoup plus grave car elle entraîne des cyrhoses et des cancers. Sur cent patients qu’on reçoit, un en moyenne a la NASH. La confusion des chiffres vient du fait qu’on n’a pas encore de tests simples pour diagnostiquer si les malades sont à un stade sévère ou bénin", explique de docteur Marcellin, qui précise que ce en réalité sont 6 millions d’Américains, pas de Français, qui souffrent de la NASH.
Mais attention, prévient le spécialiste, ces chiffres sont très probablement sous estimés. "Ce n’est que la partie visible de l’iceberg car la stéatose est une maladie qui gagne du terrain en France. C’est un vrai problème de société. Il est donc essentiel de se faire dépister afin de différencier la stéatose pure de la NASH. Le seul test valable est une biopsie du foie. En conclusion, pas d’inquiétude à avoir si vous êtes atteint de stéatose simple. Par contre, demandez à votre médecin de dépister votre foie pour être certain que vous n’êtes pas touché par la NASH."
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Vos vidéos à la Une
- Police, justice et faits diversColère et émoi après le suicide de Lindsay, harcelée à l'école
- InternationalGuerre en Ukraine : les attaques en Russie se multiplient
- Police, justice et faits diversMeurtre d'Iris dans le Morbihan
- SportsMohamed Haouas, international français de rugby, dans la tourmente judiciaire