ÉTUDE – La température normale du corps humain est-elle vraiment de 37°C comme on le pense ? Non, selon des chercheurs, qui affirment que celle-ci aurait diminué au fil du temps, sous l'effet des avancées de la médecine. Explications.
La température de notre corps est-elle vraiment de 37°C ? Selon une nouvelle étude américaine, ce chiffre serait erroné. Ces chercheurs estiment en effet que la température corporelle n’est que de... 36,6°C, ayant baissé au fur et à mesure du temps.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’université de Stanford (États-Unis) ont étudié les données de différents groupes d’Américains à trois moments différents de l’Histoire. D’abord, des données recueillies entre 1860 et 1940, puis entre 1971 et 1975, et enfin entre 2007 et 2017. "Après ajustement pour l’âge, la taille et le poids, nous avons déterminé que la température corporelle moyenne chez les hommes et les femmes a diminué de façon monotone de 0,03°C par décennie de naissance", affirme l’étude.
Surprenant pour nos esprits qui ont intégré que la température corporelle était fixée à 37°C. Mais ce chiffre a en réalité près de 180 ans ! Il avait été annoncé par un médecin allemand en 1851, après une analyse portant sur plus de 25.000 patients. Mais à l’époque, "l’espérance de vie était de 38 ans", rappelle le rapport de l’étude publiée dans eLife, et "des infections chroniques non traitées telles que la tuberculose, la syphilis et la parodontite affectaient une grande partie de la population". "Ces maladies infectieuses et d’autres causes d’inflammation pourraient bien avoir influencé la température corporelle ‘normale’ de cette époque", expliquent les chercheurs.
Des disparités entre les époques... et entre les hommes et femmes
Plus récemment, "une analyse de plus de 35.000 patients britanniques avec près de 250.000 mesures de température a révélé que la température moyenne était de 36,6°C". Montrant donc qu’au cours du temps, la température corporelle de l’homme baisse. Et les résultats de la nouvelle étude ont confirmé cette hypothèse. Ainsi, selon les valeurs trouvées par les chercheurs, "les mesures de température étaient significativement plus élevées" pour les personnes de l’échantillon 1860-1940 que celui entre 1971 et 1975, lui-même plus élevé que les données comprises entre 2007 et 2017.
Mais ces différences de température ne sont pas les mêmes chez les hommes ou chez les femmes. Ainsi, pour les hommes, les chercheurs ont constaté que ceux nés "au début du 19e siècle avaient des températures supérieures de 0,59°C à celles des hommes d’aujourd’hui". La différence est moins frappante du côté des femmes, avec 0,32°C de différence entre les deux époques.
Comment expliquer une telle différence ?
Pour tenter d’expliquer ce phénomène, les chercheurs ont d’abord exclu l’hypothèse selon laquelle l’étude pourrait être biaisée par la différence entre la précision des thermomètres. En effet, "la baisse des températures observée entre les années 1860 et les années 1960" est la même qu’entre "les années 1960 et aujourd’hui", explique Julie Parsonnet, membre de l’étude, dans des propos relayés par New Scientist.
La chercheuse opte pour une autre hypothèse. Selon elle, les avancées de la médecine, notamment les vaccins et les antibiotiques, permettent à notre système immunitaire d’être moins sollicité et à "nos tissus corporels d’être moins enflammés". Cette baisse de température pourrait d’ailleurs se poursuivre à l’avenir. "La tendance au refroidissement ne montre aucun signe d’arrêt, mais il va y avoir une limite, nous n’allons pas descendre à 0°C", prévient la scientifique. "Mais je ne sais pas quand".
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