La variole du singe se transmet souvent avant les premiers symptômes, selon une étude

On parle de "transmission pré-symptomatique". Selon une étude publiée mercredi 2 novembre dans le British Medical Journal, le virus de la variole du singe se transmet souvent avant l'apparition de premiers symptômes, et ce de façon "considérable". Des résultats qui doivent encore être confirmés mais qui pourraient jouer un rôle important dans la gestion de l'épidémie.

Ces travaux ont été réalisés au Royaume-Uni, l'un des premiers pays où s'est étendue l'épidémie actuelle. Celle-ci a provoqué, à partir du printemps, l'apparition de nombreux cas de variole du singe en Europe et sur le continent américain, alors que la maladie était jusqu'alors essentiellement présente dans plusieurs pays africains. 

Si l'épidémie qui a frappé près de 80.000 personnes à travers le monde et entraîné la mort de 30 patients semble se résorber, les autorités sanitaires restent vigilantes. Les auteurs de l'étude ont examiné les données de 3000 patients britanniques, principalement d'hommes ayant eu des relations homosexuelles, pour tenter d'en savoir plus sur le risque de transmission "silencieuse" de la maladie, c'est-à-dire pendant la période d'incubation, avant que le patient soit frappé par de premiers symptômes.

L'étude a permis d'établir plus précisément les deux types de délais de transmission de la maladie. Le premier est le temps d'incubation, pendant lequel le patient porte le virus sans le savoir. Le second est le délai qui s'écoule à partir de l'apparition des symptômes chez un patient donné, jusqu'à leur apparition chez celui à qui il a transmis la maladie.

Les chercheurs ont conclu que ce second délai tend à être plus court que le premier, ce qui va dans le sens d'une transmission avant les premiers symptômes. Ils estiment que cette transmission pré-symptomatique représente plus de la moitié des cas, et peut intervenir jusqu'à quatre jours avant les symptômes.

Pour d'autres chercheurs, dont le commentaire a été publié dans la revue, si la transmission pré-symptomatique "n'est pas irréfutable", elle doit encore être confirmée par d'autres études. Ils estiment aussi que l'étude marque un pas important, de par l'échantillon important de patients ainsi que le sérieux des modèles statistiques utilisés.