De la toux, des maux de gorge, le nez qui coule… Aux États-Unis, les médecins recensent de plus en plus de cas d'un virus.Le métapneumovirus humain, qui touche notamment les enfants, est en progression par rapport à la période pré-Covid-19.Faut-il s'en inquiéter ? Les explications du président de l'Association française de pédiatrie ambulatoire pour TF1info.
Des enfants touchés par un virus. De l'autre côté de l'Atlantique, des médecins américains ont recensé ces dernières semaines une recrudescence des cas de métapneumovirus humain (HMPV), une infection qui provoque toux, maux de gorge ou écoulement du nez, mais peut, dans les cas les plus graves, conduire aux urgences.
D'après les données des autorités sanitaires des États-Unis, rapportées par CNN, le nombre de cas de cette maladie, qui touche essentiellement les enfants, est en hausse de 36% par rapport à l'avant Covid-19. Un chiffre qui pourrait même être sous-estimé en raison du faible nombre de tests effectués. Y a-t-il de quoi s'inquiéter ? Pas franchement, à en croire le Dr Andreas Werner, président de l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa).
Un virus "pas particulièrement méchant"
Selon lui, ce virus "ne fait pas partie" de ceux entraînant "de véritables conséquences thérapeutiques". "Le HMPV n'est pas un virus particulièrement méchant", explique-t-il à TF1info. "Chez la majorité des enfants, il ne nécessite pas de traitement particulier. Il provoque des symptômes proches de la rhinopharyngite, et plus rarement des pneumopathies virales, dont la majorité guérissent seules." Des complications peuvent cependant exister. "Comme pour la grippe, il existe un risque de surinfection par des bactéries, qu'il faut alors traiter", poursuit le Dr Werner.
Ce métapneumovirus ne présenterait également pas des caractéristiques particulièrement effrayantes. "Il est beaucoup moins contagieux que des virus comme la rougeole ou la varicelle", martèle le président de l'Afpa. Comme pour le Covid-19, la transmission se fait par gouttelettes, lorsque deux personnes sont assez proches. "Les conseils donnés pendant la pandémie fonctionnent", assure-t-il, comme "tousser dans son coude", "porter un masque quand on est malade", ou encore "se laver les mains."
Pourquoi une hausse soudaine aux États-Unis ?
Mais la hausse soudaine des cas outre-Atlantique interroge. Pour le Dr Werner, il s'agit avant tout d'un "rattrapage de la dette immunologique". "Si vous reprenez le sport après deux ans d'arrêt, vous aurez mal partout et ne se serez pas très bon", vulgarise-t-il. "Pour le système immunitaire, c'est pareil. D'habitude, et notamment chez les enfants, il y a une large exposition aux infections virales diverses et variées tout au long de l'année. Mais durant deux ans, en raison du Covid-19, il y a eu isolement, masques, désinfection des mains du matin au soir, confinements… Il y a donc eu une nette diminution de l'exposition aux virus."
Depuis la fin de la pandémie de Covid-19, la vie normale a repris. Et la circulation des virus aussi, pour certains avec plus d'intensité, comme le métapneumovirus humain aux États-Unis. "Le système immunitaire est beaucoup moins entraîné. Il faut payer cette dette immunologique, et selon les virus, on la paie plus ou moins tard, plus ou moins fortement."
En France, une hausse des cas de métapneumovirus n'est pas encore visible. "Chez nous, le rattrapage de la dette immunologique a surtout commencé avec des maladies comme le syndrome pieds-mains-bouche, l'angine, puis la grippe", rappelle le Dr Werner. "Mais cela viendra." Sans besoin de s'alarmer.
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