KEEP CALM - Selon une étude internationale, le stress pendant la grossesse est susceptible de déteindre, plus tard, sur les enfants. Ceux-ci seraient en effet plus enclins à être eux-même stressés.
Votre enfant est un éternel angoissé ? Il a peut-être de qui tenir... D'après une étude européenne, canadienne et américaine parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), le stress éprouvé pendant la grossesse s'inscrirait dans les gènes du fœtus.
"La période prénatale est l'une des plus dynamiques et des plus sensibles de la vie d'une personne", explique dans un communiqué l'un des auteurs de l'étude, Nadine Provençal. "Le stress prénatal subi par la mère pendant la grossesse a non seulement un impact sur sa propre santé mais peut également affecter le développement de son fœtus. Nos recherches démontrent une association entre la marque épigénétique, ou mémoire cellulaire, et une réponse accrue aux hormones de stress, ce qui pourrait aider à expliquer pourquoi certaines personnes sont plus vulnérables au stress plus tard dans la vie."
Une découverte tirées de recherche en laboratoire et in-vivo
Lors de leurs travaux, les chercheurs ont exposé des neurones humains à un taux important d'hormones de stress. Ils ont alors noté que les neurones en développement se marquaient en conséquence de marques épigénétiques qui persistaient, même après l'élimination des hormones. En les analysant de plus près, les scientifiques ont également remarqué que ces modifications débouchaient sur la naissance d'une forme de "mémoire cellulaire" qui amène les neurones matures à être encore plus sensibles au stress futur.
Une fois la phase de test en laboratoire terminée, les auteurs ont tenté de vérifier leurs conclusions dans la vie réelle. Ils ont pour cela étudié les cellules sanguines du cordon ombilical de nouveau-nés qui avaient été exposés au stress lors de la grossesse, notamment par le biais de la dépression et l'anxiété maternelles. Ils ont observé un recoupement significatif entre les marques épigénétiques formées dans les neurones étudiés en laboratoire et celles observées dans les gènes des nouveau-nés exposés au stress maternel, confirmant leur découverte. Cependant, précise Nadine Provençal à Radio Canada, ces marques peuvent "rester silencieuses" si le fœtus n'est pas à nouveau exposé au stress.
- Les hommes dont la mère a connu un début de grossesse stressant auraient un sperme de moins bonne qualité
- Stress au travail : les Français sont parmi les plus touchés, mais beaucoup n'osent pas en parler
- Combien de temps par jour faut-il passer dans la nature pour ne plus être stressé ? Cette étude vous donne la réponse
Le stress prénatal également associé à des comportements alimentaires excessifs
En 2017, des scientifiques de l'institut de psychiatrie allemand Max Planck avaient d'autre part démontré, au travers d'une étude menée sur des souris, que les enfants exposés au stress prénatal étaient beaucoup plus susceptibles de développer un comportement alimentaire excessif que les autres. "Nous avons constaté que de nombreuses molécules dans l'hypothalamus de la progéniture prédisposée étaient épigéniquement différentes. Cependant, cette programmation gestationnelle ne conduit pas toujours à la frénésie alimentaire. Cela doit être déclenché pendant l'adolescence et c'est seulement à ce moment-là que les modifications préexistantes dues aux programmes prénataux sont révélées", expliquait dans un communiqué l'un des auteurs de ces travaux.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info