La saison des champignons a démarré de bonne heure cette année en raison de fortes pluies récemment enregistrées dans plusieurs régions de France.Plus de 250 cas d’intoxications aux champignons ont déjà été recensés depuis le 1ᵉʳ août, soit deux fois plus qu’en 2022, alerte l’Anses.Une mauvaise identification des espèces comestibles peut s’avérer fatale : voici comment cueillir les champignons sans crainte cet automne en forêt.
Comme chaque année dans les forêts françaises, de nombreux apprentis cueilleurs prennent le risque de confondre les espèces comestibles des espèces toxiques. Si de nombreuses applications de reconnaissance promettent d’aider à l’identification des bonnes variétés, certaines peuvent “donner une identification erronée des champignons cueillis”, met en garde l’Anses. Face à ce manque de fiabilité, l’Agence nationale de sécurité sanitaire recommande de ne pas consommer sa récolte avant de la faire contrôler par un pharmacien spécialisé ou une association de mycologie. Dans le cas contraire, la moindre erreur de jugement peut avoir des conséquences parfois dramatiques sur la santé : les intoxications signalées aux Centres antipoison sont en hausse depuis le 1ᵉʳ août 2023, “avec plus de 250 cas recensés, soit deux fois plus qu’en 2022”. Pour cueillir les champignons en toute sécurité, voici la marche à suivre.
Cèpes, girolles, pleurotes : comment reconnaître les bons champignons ?
La cueillette des champignons ne s’improvise pas, et plusieurs saisons vous seront probablement nécessaires avant de devenir un crack de la cueillette ! Avant d’arpenter les sous-bois et les prairies, informez-vous : rien de tel qu’une bonne encyclopédie pour réviser ses classiques. Forme, chapeau, pied, couleur, odeur… Vous trouverez dans ces vieux grimoires toutes les informations dont vous aurez besoin pour vous familiariser avec la mycologie. Plus généralement, il est plus prudent de ne ramasser que les champignons que vous connaissez.
L’une des meilleures astuces en la matière est de retourner le chapeau, car c’est là que vous pourrez observer de réelles différences entre les champignons. Aussi, assurez-vous que le champignon ne soit ni trop vieux, ni trop abîmé, et qu’il ne soit pas situé à proximité d’un site pollué (décharges, sites industriels, etc.). Enfin, faites vos devoirs et identifiez au préalable les espèces toxiques, dont les plus connues en France sont l’amanite phalloïde, l’amanite vireuse, la galère marginée ou encore le cortinaire couleur de rocou, des champignons mortels pour l’homme.
Quel matériel utiliser pour la cueillette aux champignons ?
Pour vous lancer dans la chasse aux champignons, encore faut-il être correctement équipé. Concernant le contenant, prévoyez par exemple un panier suffisamment grand pour que l’air circule et pour séparer les espèces recueillies pour ne pas risquer de mélanger les espèces vénéneuses et comestibles. Comme l’ont toujours fait les anciens, munissez-vous d’un couteau désinfecté ! Quant à la méthode à employer, deux écoles s’affrontent : d’un côté, il y a ceux qui sectionnent simplement les champignons à la base, et de l’autre, ceux qui les arrachent complètement.
En cas de doute, prélever le champignon dans son intégralité (pied et chapeau) permettra une meilleure identification. D’autre part, l’UFC-Que choisir rappelle que “l’arrachage et la destruction des champignons, ainsi que l’utilisation d’outils scarificateurs (pioche, râteau) sont interdites”. En France, le ramassage des champignons est encadré par la loi. Lorsque le volume prélevé est supérieur à cinq litres, un particulier s’expose à des amendes pouvant varier de 150 à 750 €. L’enjeu étant de prendre du plaisir tout en préservant les écosystèmes forestiers.