Les Pays-Bas autorisent l'euthanasie pour les moins de douze ans

par M.L avec AFP
Publié le 14 avril 2023 à 20h23

Source : TF1 Info

Le gouvernement néerlandais a annoncé vendredi élargir l'euthanasie pour les enfants de moins de douze ans.
Sont concernés seulement ceux "atteints d'une maladie ou d'un trouble si grave que la mort est inévitable" et "attendue dans un avenir prévisible".
Seuls cinq à dix enfants pourraient être euthanasiés par an, selon les autorités.

Après des années de réclamations, des pédiatres néerlandais ont obtenu gain de cause. L'euthanasie pour les jeunes enfants qui endurent des souffrances intolérables et incurables sera possible aux Pays-Bas, a annoncé vendredi le gouvernement. L'exécutif a précisé que cela concernait un "petit groupe" de cinq à dix enfants de moins de douze ans par an, "pour qui les options de soins palliatifs ne suffisent pas à soulager leurs souffrances".

"Cela concernera les enfants atteints d'une maladie ou d'un trouble si grave que la mort est inévitable et (...) attendue dans un avenir prévisible", a déclaré le ministre néerlandais de la Santé Ernst Kuipers. L'aide à mourir sera possible "lorsqu'il s'agit de la seule alternative raisonnable pour un médecin de mettre fin aux souffrances désespérées et insupportables de l'enfant", a-t-il souligné dans une lettre au Parlement.

Le parent peut décider du choix "si l'enfant n'est pas en mesure de le faire"

L'euthanasie est déjà légale aux Pays-Bas pour les plus de douze ans qui peuvent donner leur consentement, et pour les bébés de moins d'un an avec le consentement des parents. Suite à une réévaluation du règlement existant, le gouvernement néerlandais a décidé d'élargir l'aide à la fin de vie "pour inclure les enfants âgés de un à douze ans"

Le pays emboîte désormais le pas de la Belgique, qui était en février 2014 devenue le premier pays au monde à prendre la décision d'autoriser sans limite d'âge les mineurs "en capacité de discernement" à choisir l'euthanasie. Mais aux Pays-Bas, "si l'enfant n'est pas en mesure de le faire, le parent pourra le faire, en consultation avec le médecin" a précisé à l'AFP Axel Dees, porte-parole du ministère de la Santé. 

La décision intervient après des années de débat, et s'est même heurtée à l'opposition au sein de la propre coalition au pouvoir du Premier ministre Mark Rutte, où deux partis sont d'influence chrétienne. "C'est un sujet particulièrement complexe qui traite de situations très éprouvantes", a concédé Ernst Kuipers, cité dans un communiqué. Le règlement devrait être publié cette année, selon le gouvernement, et une évaluation aura lieu quelques années après son entrée en vigueur.

Le 1er avril 2002, les Pays-Bas sont devenus le premier pays au monde à autoriser ce geste médical, rapidement imité par la Belgique. Chaque année dans le pays, de plus en plus de personnes ont recours à l'euthanasie, jusqu'à 8700 personnes l'an dernier, selon les chiffres officiels, des personnes qui souffraient pour la plupart d'entre eux d'un cancer en phase terminale.

La fin de vie est également au cœur des discussions en France, Emmanuel Macron ayant annoncé la semaine passée un projet de loi à ce sujet d'ici la fin de l'été. Le chef de l'État a reçu les conclusions de la Convention citoyenne qui s'est prononcée pour une "aide active à mourir", concrètement le suicide assisté ou l'euthanasie, mais sous conditions. La législation actuelle, fixée par la loi Claeys-Leonetti de 2016, permet aux soignants de mettre sous sédation irréversible des patients proches de la mort, dont les souffrances sont intolérables, mais sans autoriser une assistance au suicide ou l'euthanasie.


M.L avec AFP

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