L'étude santé du jour : l'usage intensif du portable serait risqué pour le cerveau

Publié le 13 mai 2014 à 12h50
L'étude santé du jour : l'usage intensif du portable serait risqué pour le cerveau

SANTE - Une nouvelle étude française confirme que le risque de développer certaines tumeurs du cerveau est bien plus important chez les personnes qui vivent l'oreille collée au portable. Mais les chercheurs n'ont pas pu établir un seuil d'exposition dangereux aux ondes électromagnétiques

Les dangers des ondes électromagnétiques sont une nouvelle fois pointés du doigt. Depuis des années, elles suscitent des interrogations et inquiétudes relatives à leurs impacts sur la santé, dont l'apparition de tumeur au niveau du cerveau liée au téléphone portable. Une nouvelle étude publiée dans le revue Occupationnal and Environnemental Medecine va dans ce sens. Des chercheurs de l'Isped* à Bordeaux y expliquent qu'à raison d'une demi-heure d'utilisation par jour, le risque est bel et bien présent.

Depuis 2004, l'équipe scientifique a lancé le programme Cerenat, qui consiste à recenser toutes les tumeurs du système nerveux central, qu'elles soit bénigne ou maligne et à examiner leur lien possible avec des facteurs environnants. Leur dernière étude a consisté à corréler les cas de 447 patients atteints de ce type de pathologie en provenance de la Gironde, de l'Hérault, du Calvados, et de la Manche avec leur utilisation de leur portable. Cette donnée a été recueillie grâce à un questionnaire détaillé.

Pas plus de 15 heures par mois

Leur enquête épidémiologique n'a pas confirmé un lien entre une tumeur cérébrale et un emploi régulier du téléphone : aucune différence statistique n'a pu être établie entre les utilisateurs et non-utilisateurs. En revanche, le risque serait deux fois plus élevé pour les utilisateurs intensifs. Par "intensif", l'étude entend 15 heures d'utilisation par mois, c'est-à-dire une demi-heure par jour. Une fréquence que peuvent facilement dépasser les personnes ayant un usage professionnel de leur téléphone, comme les commerciaux.

Mais de manière générale, les Français sont loin d'atteindre ce chiffre puisque la moyenne nationale d'utilisation de portable approcherait les 2 h 30 par mois. Face à cette "association possible", les chercheurs n'ont pas pu établir un seuil de consommation à risque. Encore aujourd'hui, il n'existe aucune étude épidémiologique capable d'en établir un, puisque aucun travail reconnu n'a permis d'affirmer catégoriquement que l’utilisation du téléphone mobile augmente le risque de tumeur du cerveau.

Une crainte jamais prouvée


"Il faut raison garder, explique au Parisien le directeur de l'Isped Roger Salamon. Cela ne veut pas dire que tous les gens qui téléphonent vont avoir une tumeur au cerveau". En 2011, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) classait les ondes des téléphones portables comme des "cancérogènes possibles pour l'homme" . Mais l'organisme les a classé en catégorie 2B, soit la plus basse de ses trois catégories pour classer les agents cancérogènes, après les "cancérogènes probables" et les "cancérogènes avérés".

Cette décision est en partie due à l'étude européenne Interphone qui affirmait que le doute sur le sujet subsistait même si en dessous d'un seuil d'une demi-heure par jour, l'incidence était faible. En 2011, une autre étude portant sur plus 300 000 Danois statuait quant à elle sur l’absence totale de lien . Mais ce manque de preuve n'empêche pas de nombreuses associations de demander un abaissement du seuil d’exposition aux radiofréquences des antennes-relais de téléphonie. En attentant plus d'éclaircissement, il existe toujours le kit mains libres...

* Institut de santé publique, d'épidémiologie et de développement


La rédaction de TF1info

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