L’étude santé du jour : non, le portable ne donne pas le cancer du cerveau

par Julie BERNICHAN
Publié le 10 mai 2016 à 17h56
L’étude santé du jour : non, le portable ne donne pas le cancer du cerveau

DISCULPÉ – Une nouvelle étude australienne, menée sur trente ans, montre que l’utilisation quotidienne d’un téléphone portable n’accentue pas le risque de cancer du cerveau.

"Arrête avec ton téléphone, tu vas avoir un cancer du cerveau !" est un refrain repris par de nombreux parents. En cause, les ondes électromagnétiques qui favoriseraient l’apparition d’une tumeur. Mais voilà qu’une nouvelle étude vient à contre-courant de cette idée. Des chercheurs australiens affirment qu’il n’y a pas de lien entre l’utilisation du téléphone mobile et le cancer du cerveau. Les résultats de leurs travaux ont été publiés dans la revue scientifique Cancer Epidemiology.

Méthodologie : une étude menée sur 30 ans
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de l’université de Sydney ont comparé l’évolution du nombre de cancers du cerveau à celle du marché de la téléphonie mobile sur trente ans. Entre 1982 et 2012, plus de 34.000 tumeurs ont ainsi été diagnostiqués à travers le pays. Un chiffre plutôt constant comparé aux années précédentes. Parallèlement, les ventes des téléphones mobiles ont explosé. Seulement 9% des Australiens de plus de vingt ans en possédaient un en 1993 contre 90% en 2012.

Ce que l’étude a démontré : pas de hausse significative
Le verdict est sans appel. Alors que le nombre de téléphones vendus a augmenté de manière significative, ce n’est pas le cas des cancers cérébraux. Du coup, les chercheurs en concluent que ces petits objets seraient moins dangereux que ce qu’on pouvait imaginer. "S’il y avait une période de latence entre l’utilisation des téléphones portables et une augmentation des taux de cancer, nous verrions déjà les premiers signes", souligne Simon Chapman, le principal auteur de l’étude.

En revanche, une augmentation du nombre de ce type de cancers a été constatée chez les plus de 70 ans. Cette évolution aurait commencé avant l’essor des mobiles, selon les chercheurs. Ils avancent qu’elle serait plutôt due à l’amélioration des techniques de diagnostic.

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Ce qu’il faut en conclure: appliquez le principe de précaution
Cette étude australienne s’oppose à des travaux précédemment publiés. Une étude française , relayée par metronews, alertait sur les dangers des ondes électromagnétiques et ses conséquences sur la santé. Sans pouvoir démontrer un lien formel entre tumeur cérébrale et l’emploi régulier du téléphone, les scientifiques mettait en garde sur un risque accru en cas d’utilisation intensive. L’équivalent de 30 minutes par jour.

Dans le doute, mieux vaut donc appliquer le principe de précaution. Pour cela, limitez l’exposition aux appareils électriques du quotidien. Préférez ainsi téléphoner avec une oreillette et évitez de laisser votre mobile sous l’oreiller avant de tomber dans les bras de Morphée.

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Julie BERNICHAN

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