Saviez-vous que bien respirer pouvait soulager les douleurs au dos ?

Publié le 13 février 2023 à 11h00, mis à jour le 14 février 2023 à 12h02

Source : JT 20h Semaine

Les muscles de la respiration, situés le long de la colonne vertébrale, impriment un rythme bénéfique pour notre corps.
En cas de douleurs au dos, prenez le temps de respirer profondément et étirez vos capacités musculaires.

Vous passez beaucoup de temps courbé devant un ordinateur ? Vous adorez jardiner tête en bas, jambes tendues ? Les activités physiques ne vous apportent aucun plaisir ou vous les pratiquez sans vous préparer suffisamment ? Vous avez sûrement déjà mal au dos ou vous risquez d’en souffrir, à l’instar de 8 Français sur 10. La colonne sert de puissant échafaudage pour le corps qu'elle supporte, de protection pour la moelle épinière et de tuteur flexible qui facilite les mouvements. Malgré sa solidité, sa souplesse, sa rigidité osseuse, les vertèbres qui la composent génèrent beaucoup de douleurs dans le dos.

Souvent par notre faute : nous ne dormons pas assez, nous ne nous exerçons pas suffisamment, nous mangeons mal, nous ne parvenons pas à nous tenir droit debout ou assis sur une chaise, etc. Nous y pensons moins, mais la respiration joue également un rôle important. Inspirer et expirer profondément peut également aider à fortifier notre dos.

Le diaphragme en action

Il s’agit d’une cloison musculo-tendineuse en forme de coupole. Le diaphragme sépare l’abdomen du thorax. C’est le muscle moteur principal de la respiration. Sa contraction assure l’expansion de la cage thoracique. Elle entraîne une entrée d’air ou inspiration. L’expiration, passive, se fait naturellement lorsque le diaphragme se décontracte. Il permet donc aux poumons d’assurer une fonction vitale : recharger le sang en oxygène. Lorsqu’il s’abaisse d’un centimètre, 500 millilitres d’air intègrent les voies respiratoires. À l’instar de n’importe quel muscle de l’organisme, plus sa contraction est puissante, plus le mouvement qu’il réalise sera amplifié.

Le diaphragme est rattaché au sternum, aux côtes et aux vertèbres lombaires hautes. Il est directement lié au cœur et aux poumons à sa partie supérieure et au foie, à l’estomac et au colon à son extrémité basse. Lors de sa contraction, il s’abaisse et s’aplatit. Il prend appui sur les viscères de l’abdomen. Les côtes s’écartent et remontent, le sternum part vers l’avant et les vertèbres dorsales et lombaires impriment un mouvement d’extension. En cas de mauvais fonctionnement du diaphragme, les muscles inspirateurs accessoires, insérés sur les cervicales, seront sur-sollicités et leur contraction répétée peut favoriser des raideurs et des douleurs. La douleur risque également de modifier notre façon de respirer : nous avons tous fait l’expérience d’une douleur aiguë qui nous coupe le souffle.

La respiration peut diminuer la douleur en relâchant certaines tensions musculaires. Plusieurs études montrent une corrélation entre des difficultés respiratoires et des douleurs au dos. Elles ajoutent que le diaphragme des personnes souffrant de douleur lombaire bougerait moins et montreraient une plus grande fatigabilité.

Pourquoi aurions-nous mal ?

Thierry Lanneau, kinésithérapeute spécialiste du dos, des douleurs musculaires et articulaires, y associe le muscle psoas : "Le psoas permet de ramener la cuisse sur le ventre. L’association des deux muscles crée la chaîne musculaire de la respiration. La crispation de l’un vient souvent de l’autre." Difficile de dire pourquoi nous aurions mal à ces muscles. "On ne sait pas pourquoi ils se crispent. Ces tensions peuvent venir de plein de choses : stresse, fatigue, etc.", ajoute le kinésithérapeute parisien.

Nous respirons naturellement sans effort. Thierry Lanneau conseille néanmoins d’en reprendre le contrôle : "En y pensant, je peux la moduler. Prenons conscience de notre respiration pour se relâcher et observer ce qu’il se passe dans notre corps."

La sophrologie pour vous aider

La sophrologie consiste à mettre le corps et la conscience en mouvement dans une perspective d’équilibre psychologique et corporel. Elle propose quelques exercices pour renforcer le diaphragme. Thierry Lanneau suggère par exemple de travailler sa cohérence cardiaque : inspirez et expirez en suivant, sur un écran, le grossissement ou la disparition d’une bulle. Stimulez votre diaphragme, inspirez en gonflant le ventre sans bouger le haut du corps. Répétez plusieurs fois ce mouvement. N’hésitez pas à mettre la main sur le ventre pour le sentir se gonfler.

Notez que les muscles de l'inspiration, plus nombreux, sont plus puissants que ceux de l'expiration. Plus vous êtes tendus ou stressés, plus vous risquez d’oublier d’expirer correctement. Pensez à souffler lentement, sans bouger le haut du corps, comme si vous vouliez éteindre une chandelle. Restez toujours bien droit, évitez d'avancer la tête et cessez d’enrouler vos épaules pendant l'exercice.


Geoffrey LOPES

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