CRISE SANITAIRE - Alors que le coronavirus touche plus gravement les personnes âgées, plusieurs cas d'enfants présentant des symptômes proches de la maladie de Kawasaki sont apparus en Europe ces derniers jours, faisant craindre un lien avec le Covid-19.
C'est un nouveau rebondissement dans une pandémie sans répit. Alors que la gravité du coronavirus varie selon l'âge, et que les personnes âgées sont vraisemblablement les plus vulnérables, une nouvelle en provenance du Royaume-Uni vient perturber la gestion de la maladie pour les enfants, que l'on pensait protégés du Covid-19. Les autorités britanniques ont en effet lancé ces derniers jours une alerte concernant une augmentation du nombre d'enfants présentant des symptômes proches de ceux de la maladie de Kawasaki. Qu'est-ce que cette pathologie ?
Selon le manuel MSD, la source d'informations des professionnels de la santé, la maladie de Kawasaki "se caractérise par une fièvre prolongée, un exanthème (une éruption cutanée, ndlr), une conjonctivite, une inflammation des muqueuses et une adénopathie (gonflement des ganglions, ndlr)". En outre, plusieurs de ces symptômes ressemblent à ceux du Covid-19.
Cette maladie concerne en majorité les plus jeunes. "85% des patients ont moins de 5 ans", précise le manuel MSD. "Les cas chez les adolescents, les adultes et les nourrissons de moins de 4 mois sont rares." Cette pathologie concerne chaque année "3.000 à 5.000 cas aux États-Unis". Cette maladie, dont la cause reste indéterminée, peut devenir létale. "Sans traitement, la maladie peut approcher 1%, (...) avec un traitement adéquat, le mortalité aux États-Unis est de 0,17%."
L'hôpital Necker alerte sur plusieurs cas en France
Au Royaume-Uni, un "petit nombre de cas" d'enfants déclarant ces symptômes ont été repérés, avance le ministre britannique de la Santé. "Il est tout à fait plausible que cela soit dû au coronavirus, du moins dans certains cas", a de son côté affirmé Chris Whitty, le chef des services sanitaires.
Le Royaume-Uni n'est pas le seul pays européen touché. En France, l'hôpital Necker (Paris) alerte sur "un nombre croissant d'enfants de tous âges" ayant "été hospitalisés dans un contexte d'inflammation multi-systémique associant fréquemment une défaillance circulatoire avec des éléments en faveur d'une myocardite", rapporte le Midi Libre. 25 cas auraient nécessité une réanimation en région parisienne, et 10 à Necker.
"Le contact pris avec nos collègues londoniens, espagnols et belges confirme ce problème émergent", assure au Midi Libre le Dr Damien Bonnet, coordonnateur du réseau M3C à l'hôpital Necker, avec 10 cas également recensés en Belgique.
Olivier Véran admet "une certaine inquiétude"
Le ministre de la Santé Olivier Véran a admis ce mercredi matin sur France Info "une certaine inquiétude". "À ma connaissance, aucun enfant, heureusement, n'est mort de ces complications, qui sont des maladies assez rares, et qui peuvent s'accompagner d'une inflammation du cœur", a-t-il indiqué. Certains de ces enfants, "en France comme en Angleterre, mais pas tous, se sont révélés porteurs du coronavirus".
"Je prends cela très au sérieux, nous n'avons absolument pas d'explication à ce stade. Est-ce qu'il s'agit d'une réaction inflammatoire qui vient déclencher une maladie préexistante chez des enfants atteints par ce virus ou une autre maladie infectieuse ? Il y a beaucoup de questions", a expliqué le ministre. "Je mobilise la communauté soignante et scientifique en France et à l'international pour avoir le maximum de données possibles pour voir s'il y a lieu de faire un lien entre le coronavirus et cette forme qui jusqu'ici n'avait été observée nulle part."
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Vos vidéos à la Une
- Police, justice et faits diversColère et émoi après le suicide de Lindsay, harcelée à l'école
- InternationalGuerre en Ukraine : les attaques en Russie se multiplient
- Police, justice et faits diversMeurtre d'Iris dans le Morbihan
- SportsMohamed Haouas, international français de rugby, dans la tourmente judiciaire