Malaises, accidents, décès... face à la canicule, des syndicats appellent à cesser le travail

Felicia Sideris (avec AFP)
Publié le 20 juillet 2022 à 14h53
JT Perso
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Source : JT 13h Semaine

Les décès de plusieurs travailleurs morts de chaud inquiètent les syndicats à travers l'Europe.
Face à la vague de chaleur qui touche le continent, ils appellent à réduire le temps de travail.
Certains proposent même ce mardi une "température maximale de travail".

Tout le monde n'a pas la possibilité de se réfugier dans des tours climatisées. Entre les ouvriers du BTP suant à grosses gouttes sur du bitume brûlant, les saisonniers agricoles dans des serres devenues saunas, en passant par les salariés des entrepôts sans climatisation, la canicule rend le travail insoutenable dans certains secteurs d'activité. Si bien que parfois, les travailleurs craignent pour leur santé. De quoi inquiéter les syndicats nationaux... et européens ! 

Plusieurs décès en quelques semaines

Au-delà du coup de chaud, qui se fait ressentir par des nausées ou des évanouissements, la canicule en Europe a déjà fait plusieurs morts à travers le continent. En Espagne, un ouvrier d'une cinquantaine d'années est ainsi décédé après avoir été victime vendredi d'un "coup de chaleur" alors qu'il travaillait dans un entrepôt de la banlieue de Madrid. Selon les services de secours, sa température corporelle était de 42,9°C lorsqu'il a été pris en charge, "inconscient" et secoué de "convulsions". Un homme de 60 ans, embauché pour un mois par une entreprise chargée de l'entretien de la voirie, est mort lui aussi ce week-end dans la capitale espagnole. Un autre agent d'entretien de 58 ans a quant à lui été hospitalisé mardi après un malaise. En Italie, ce sont deux travailleurs agricoles, âgés de 20 ans et 57 ans, qui sont décédés début juillet alors qu'ils travaillaient sous des températures supérieures à 40°C . En France, Santé publique France a annoncé ce jeudi avoir enregistré "deux accidents du travail mortels en lien possible avec une exposition à la chaleur".

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Preuve, comme le souligne l'agence nationale de santé publique, "que la chaleur est un risque majeur pour la santé". Si bien que les syndicats appellent à réagir. Selon eux, les messages de prévention ne suffisent plus. Les décès, comme ceux survenus à Madrid, "ne devraient jamais se produire", pour reprendre les mots utilisés par les deux principaux syndicats espagnols, l'UGT et CCOO. Dans un communiqué commun, ils enjoignent les autorités à "réduire le temps et l'exposition" des salariés aux hautes températures.

D'autant que le problème ne risque pas de s'améliorer avec les années sur le continent où la fréquence des vagues de chaleur devrait doubler d'ici à 2050. C'est pourquoi la Confédération européenne des syndicats (CES), a appelé à une plus forte régulation en la matière. "L'Europe a besoin de températures maximales de travail", a-t-elle écrit sur Twitter, en appelant à "cesser le travail quand il fait trop chaud". Un message relayé au Royaume-Uni par la fédération syndicale TUC, qui a demandé au gouvernement de fixer "une température limite" intérieure de 30°C au-delà de laquelle les salariés devraient cesser le travail. 

Une approche également défendue par l'Institut syndical européen (Etui), un think tank basé à Bruxelles, qui préconise dans un rapport à considérer comme un "risque professionnel" à part entière "le stress thermique lié aux conditions météorologiques". "À l'heure actuelle, de nombreux travailleurs souffrent de l'inaction des employeurs, tandis que les autorités ont tendance à fermer les yeux", a regretté ce groupe de réflexion. De fait, en France par exemple, une telle régulation n'existe pas. Seule obligation pour les entreprises : "Fournir aux salariés des moyens de protection contre les fortes chaleurs et/ou de rafraîchissement." Pour le reste, il est simplement "recommandé" aux employeurs de prendre des aménagements, "si possible", en supprimant les équipes l'après-midi ou en organisant des pauses supplémentaires. 

Ces décès et les vagues de chaleur à venir changeront-elles la donne ? En tout cas, après la mort de leur collègue, les agents de voirie de Madrid ont obtenu mardi soir la suppression du travail l'après-midi, lors des heures les plus chaudes. "Nous serons attentifs et vigilants", a par ailleurs promis la porte-parole du gouvernement espagnol, Isabel Rodriguez, en promettant d'agir via "l'inspection du travail" pour obliger les entreprises à mieux protéger leurs employés. Signe d'un début de prise de conscience ?


Felicia Sideris (avec AFP)

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