Manuels scolaires numériques : fini les maux de dos, bonjour les maux de tête ?

Publié le 2 octobre 2014 à 10h46
Manuels scolaires numériques : fini les maux de dos, bonjour les maux de tête ?

ÉCOLE - Une enquête TNS Sofres vient de révéler que 29% des professeurs utilisaient des manuels scolaires numériques. Mais la lecture sur écran n'est pas tout à fait sans risques. Explications de metronews.

Et si la corvée de la rentrée de recouvrir les manuels scolaires était en passe de devenir une pratique désuète ? En effet, comme l'a révélé une enquête TNS Sofres publiée mardi 30 septembre 2014, 35% des professeurs du secondaire et 20% des enseignants du primaire utilisent des manuels scolaires numériques. Et 15% pensent qu'à moyen terme le manuel numérique supplantera le papier (9% en 2011).

Sauf qu'il n'y a pas forcément de quoi féliciter le ministère de l'Éducation nationale, qui, en 2008, encourageait déjà l'utilisation du numérique pour lutter contre le problème de santé publique du poids des cartables. Car ces usages sont avant tout collectifs : 93% des élèves l'utilisent en complément du manuel papier. Le cartable continuera donc de peser sur le dos des élèves.

Des yeux rouges... à l'échec scolaire ?

Sans compter que la lecture sur écran lumineux n'est pas forcément de tout repos pour leurs yeux. L'ophtalmologiste Christophe Orssaud, spécialiste de physiologie visuelle, rappelle à metronews que le travail sur écran sollicite plus de muscles oculo-moteurs que les manuels classiques. Parce qu'on a souvent tendance à lire un écran de plus près qu'un livre. Et que l'écran provoque un attrait qui réduit le clignement des yeux et augmente la sécheresse et la fatigue oculaire.

Or la fatigue visuelle, de son nom scientifique asthénopie, qui s'accompagne d'yeux rouges qui démangent ainsi que de maux de tête, "peut entraîner des difficultés de concentration et donc de l'apprentissage", signale le docteur Orssaud. Si les écrans mettent en lumière des troubles visuels qui peuvent engendrer un échec scolaire, "surtout si les enfants ne parviennent pas à exprimer leur gêne et restent mal corrigés", ce n'est pas une raison pour les diaboliser : "Les écrans ne posent pas de problème en soi à moins d'être anciens ou mal réglés."

Pas de vrai danger

Le docteur Jean-François Korobelnik, président de la Société française d'ophtalmologie, rassure lui aussi les parents : "Il n'y a aucun danger à passer beaucoup de temps devant un écran, dans le sens où cela ne provoquera pas de pathologie." Mais il admet à metronews qu'"une petite myopie ou un léger astigmatisme toléré sans problème sur un livre peuvent être révélés par la lecture sur écran et nécessiter le port de lunettes".

Attention à ne pas faire de raccourci : "Ces troubles seraient apparus tôt ou tard. Ils sont préexistants." Alors si votre enfant rechigne à faire ses devoirs, se plaint d'avoir mal au crâne ou a du mal à se concentrer, peut-être qu'un rendez-vous chez l'ophtalmo s'impose.


La rédaction de TF1info

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