Moderna, Pfizer, AstraZeneca... Pourra-t-on opter pour le vaccin de son choix ?

CQ
Publié le 26 novembre 2020 à 17h59, mis à jour le 9 décembre 2020 à 12h39
Moderna, Pfizer, AstraZeneca... Pourra-t-on opter pour le vaccin de son choix ?
Source : Thinkstock

VACCINATION – Une fois des doses de différents vaccins disponibles, sera-t-on libre de choisir celui qui nous convient le mieux ? Une question qui se heurte aux types de vaccin et aux quantités disponibles.

Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Depuis trois semaines, plusieurs candidats-vaccins semblent avoir fait leurs preuves aux termes de leurs essais cliniques et les pays se préparent à la campagne de vaccination. En France, celle-ci débutera dès la fin de l’année, après "validation des autorités sanitaires compétentes", a assuré Emmanuel Macron mardi 24 novembre. 

Choisir selon les "recommandations scientifiques"

Dans ce cas, pourra-t-on opter pour le vaccin de son choix ? "Dire que les gens pourront choisir leur vaccin me semble utopique", estime Daniel Floret, vice-président du Comité technique des vaccinations (CTV), soulignant que "cela relève davantage d'une décision du médecin traitant" après une discussion avec son patient. Mais en pratique, cela devrait dépendre de deux facteurs : du type de vaccin proposé, ainsi que des stocks disponibles. D’abord, chacun des vaccins n'aura pas le même effet ni la même efficacité selon le patient qui le reçoit. Invité de la Grande Confrontation sur LCI mardi 8 décembre,  Olivier Véran a été interrogé sur la possibilité de choisir ou non son vaccin. "Certains vont peut-être se casser la figure entre-temps et on verra que les données ne sont pas suffisantes", a déclaré le ministre, "mais si on a un maximum de vaccins différents, on aura des études qui nous montreront chez qui celui-ci est le plus efficace, est le plus adapté, et dès lors, ce choix se fera par le biais des recommandations scientifiques."

"On s’attend à des efficacités différentes en fonction du type de population", a par exemple énoncé Jean-Michel Dogne, membre du Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale de l’OMS, à la RTBF. "Certains types de vaccins, fonctionnent moins bien chez les patients immunodéprimés par exemple. D’autre auront une efficacité moins longue chez les patients âgés." De plus, il apparait que si un vaccin n’est pas stérilisant, c’est-à-dire qu’il protège du virus mais n’empêche pas sa transmission, "la vaccination pourrait être alors ciblée sur des populations spécifiques", a rappelé le Conseil scientifique cet été, dans un rapport sur le sujet. 

Pourra-t-on choisir son vaccin ? La réponse d'Olivier VéranSource : TF1 Info

Le Conseil scientifique estimait par ailleurs que quel que soit le type de vaccin -stérilisant ou non- les personnes à vacciner en priorité devraient être les plus exposées en raison de leur profession, comme les personnels de santé. Comme l’a développé vendredi 20 novembre le Pr Daniel Floret, vice-président de la Commission des vaccinations de la Haute autorité de santé (HAS), "ceux qui seront vaccinés en premier seront les professionnels de santé et du médico-social en contact direct avec les malades, et les personnes les plus à risque de formes graves de la maladies, personnes âgées ou ayant des comorbidités". Chargée de guider la stratégie de vaccination, la HAS doit publier le 30 novembre des recommandations plus précises des publics à protéger en priorité. Dans son allocution du 24 novembre, Emmanuel Macron a indiqué que la campagne de vaccination ciblerait d'abord "les personnes les plus fragiles, et donc les plus âgées".

Pfizer, suivi de Moderna et d'AstraZeneca

Le choix du vaccin, s'il est possible, devrait donc intervenir dans un second temps, une fois les populations considérées comme prioritaires vaccinées. Et dépendra inévitablement des quantités disponibles. La répartition des doses, elle, est gérée au niveau européen, en fonction de la population dans chacun des États-membres. Sur le papier, combien de doses de vaccin doivent atterrir en France ? Les Français représentant 15% de la population européenne, selon Eurostat, ils devraient par conséquent bénéficier de 15% du total des vaccins précommandées par l’Union européenne. 

Sur LCI, Olivier Véran a détaillé l'arrivage des doses en France :  "Au mois de janvier et de février, on aura le vaccin Pfizer et on n’aura que le vaccin Pfizer. Ensuite, au mois de février, mars, si tout va bien, on aura aussi du vaccin Moderna qui arrivera avec d’autres doses. Si les études cliniques nous disent qu’il est plus efficace chez les gens plus âgés, la Haute autorité de santé nous dira de donner celui-là aux personnes plus âgées. (…) On suit les autorités scientifiques." Le ministre de la Santé a continué à détailler le calendrier d'approvisionnement, avec probablement le vaccin d’AstraZeneca qui suivra "au cours du printemps", et puis ceux de Curevac, Janssen, ainsi que de Sanofi. 

Au niveau européen, six accords ont été signés depuis cet été, prévoyant 1,89 milliard de doses au total : avec l’américain Moderna, l’américain et l’allemand Pfizer-BioNtech, le britannique AstraZeneca, le français Sanofi affilié au britannique GSK, le belge Janssen Pharmaceutica affilié au britannique Johnson & Johnson, ainsi que l’allemand CureVac. Dans le détail, la Commission européenne a acheté de manière anticipée jusqu’à 160 millions de doses à Moderna ; 300 millions de doses à Pfizer-BioNTech ; 300 millions de doses, plus 100 millions si besoin, à AstraZeneca, et 300 millions à Sanofi. 200 millions de doses, ainsi que 200 millions autres dans un second temps, ont été commandées à Janssen Pharmaceutica et 235 millions, avec 180 millions de doses additionnelles, à Curevac. 


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