Moins de 45 ans ? Vous devriez surveiller dès maintenant votre niveau de cholestérol selon cette étude

Publié le 4 décembre 2019 à 12h27
Moins de 45 ans ? Vous devriez surveiller dès maintenant votre niveau de cholestérol selon cette étude

PRÉVENTION – Diminuer le niveau de cholestérol avant l’âge de 45 ans pourrait permettre de limiter les risques cardiovasculaires en vieillissant. C’est ce que rapporte une étude publiée ce mercredi dans The Lancet.

Donner un traitement pour abaisser le niveau de cholestérol chez des personnes de moins de 45 ans pourrait permettre de réduire le risque de maladies cardiovasculaires et d’AVC plus tard dans leur vie, conclut une étude de grande ampleur publiée ce mercredi. Ses auteurs, qui ont analysé les données de plus de 400.000 habitants de 19 pays occidentaux sur une longue période (jusqu’à 43 ans pour certains), confirment le lien entre un taux trop élevé de cholestérol et un risque cardiovasculaire accru à long terme.

Mais les auteurs montrent également que cette augmentation du risque est plus forte chez les patients relativement jeunes, de moins de 45 ans, que chez ceux de 60 ans. Ainsi, les femmes de moins de 45 ans avec un niveau de cholestérol "non-HDL" (c’est-à-dire "mauvais") un peu élevé, entre 1.45 et 1.85 grammes par litre, et présentant au moins deux facteurs de risques de maladies cardiovasculaire (tels que l’obésité, le diabète l’hypertension ou le tabagisme) auraient une probabilité de 16% d’accident cardiovasculaire avant l’âge de 75 ans.

La durée d’exposition au cholestérol en cause

Chez les femmes de 60 ans ou plus avec le même profil, le risque ne serait que de 12% selon l’étude, publiée dans la revue médicale britannique The Lancet. Pour les hommes présentant les mêmes caractéristiques, les probabilités sont estimées à respectivement 29% et 21%. Ces résultats "suggèrent que ce n’est pas seulement le niveau de cholestérol mais la durée d’exposition à un cholestérol élevé qui met la santé à risque", observe Paul Leeson, professeur de médecine cardiovasculaire à l’Université d’Oxford, au Royaume-Uni, dans un commentaire indépendant sur l’étude.

À l’aide d’une modélisation statistique, les chercheurs montrent ensuite que si l’on diminuait de moitié leur taux de cholestérol non-HDL, au moyen par exemple de médicaments de la famille des statines, le risque cardiovasculaire des femmes de moins de 45 ans chuterait à 4% et celui des hommes à 6%. Le cholestérol HDL, souvent qualifié de "bon cholestérol", est constitué de lipoprotéines qui transportent l’excédent de cholestérol vers le foie, évitant ainsi son accumulation dans les vaisseaux sanguins.

Les effets indésirables des statines encore inconnus

"Ces résultats confortent l’idée que contrôler le niveau de cholestérol plus tôt au cours de la vie pourrait davantage porter ses fruits que si l’on attend d’être plus avancé en âge", souligne le professeur Leeson. Toutefois, avant d’en déduire des recommandations médicales, davantage de recherches doivent être selon lui menées sur la façon de réduire effectivement le cholestérol chez des personnes relativement jeunes, notamment sur le fait de savoir s’il serait nécessaire de prendre un traitement en continu pendant des décennies.

Les données actuelles sur les statines "n’ont pas évalué de traitements durant plusieurs décennies, ce qui signifie que le risque d’effets indésirables, qui modifieraient le ratio bénéfice-risque, n’est pas clairement établi", estime de son côté Jennifer G. Robinson, professeur au département d’épidémiologie de l’université d’Iowa (États-Unis), dans un autre commentaire indépendant. Plusieurs auteurs de l’étude ont déclaré avoir reçu des financements sous formes diverses (bourses de recherche, rémunérations…) de la part de différents laboratoires pharmaceutiques.


La rédaction de TF1info

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