Des scientifiques israéliens assurent avoir trouvé "un système de protection parfait" contre les moustiques.Il s'agit d'un nouveau type de "camouflage chimique" élaboré à partir de composants naturels.Une annonce porteuse d'espoir alors que les maladies transmises par cet insecte touchent des millions de personnes dans le monde.
Va-t-on prochainement pouvoir dire adieu aux piqûres de moustiques ainsi qu'au risque de transmission de maladies qui va de pair ? C’est en tout cas la promesse de scientifiques de l’Université hébraïque de Jérusalem, en Israël, qui assurent avoir mis au point un nouveau type d’insectifuge, un "camouflage chimique" qui réduirait d’au moins 80 % le risque de piqûres de moustiques.
Élaboré à partir de composants naturels, ce dernier serait même efficace à 99%, selon une récente étude publiée dans la revue PNAS Nexus. Dans le détail, la formule mise au point allie de la cellulose, constituant principal de la paroi de nombreux végétaux, et de l’indole, une substance aromatique présente dans certaines fleurs aux vertus répulsives.
"Une protection mécanique"
"Premièrement, c'est une protection mécanique contre les moustiques qui piquent votre peau. Deuxièmement, ce polymère de cellulose agit comme un camouflage chimique", a expliqué le Dr. Jonathan Bohbot, chercheur principal de la Faculté d'agriculture, d'alimentation et d'environnement de l'Université hébraïque, cité par Euronews.
À la différence des répulsifs traditionnels, qui tiennent les moustiques à distance grâce à une odeur, comme celle de la citronnelle, ce nouveau système de protection agit comme une "barrière" pour bloquer les odeurs corporelles et ainsi limiter le risque de piqûres. "Il empêche votre odeur qui attire les moustiques, puis il libère également notre répulsif très lentement. Ainsi, il prolonge sa durée de protection", détaille le scientifique.
D'autres expériences nécessaires
Pour arriver à ce résultat, plusieurs expériences ont été menées, dont une lors de laquelle un scientifique a glissé sa main dans une cage abritant quinze moustiques. C'est au cours de celle-ci que les chercheurs ont observé que l’application d’une couche de nanocristaux de cellulose sur la partie exposée de la peau diminuait de 80 % le risque de piqûres. En alliant ces nanocristaux avec de l’indole, une réduction de la ponte de l'ordre de 99,4 % a été observée après une exposition au sang en laboratoire.
D’autres expériences devront suivre pour corroborer l’efficacité de la formule, notamment en conditions réelles, les scientifiques misant sur une mise sur le marché dès l’année prochaine, à condition bien sûr que son "innocuité" ait été confirmée au préalable.
L'annonce n'en est pas moins porteuse d'espoir alors que les maladies transmises par cet insecte, à commencer par le paludisme et la dengue, touchent des millions de personnes dans le monde.