Chaque année, environ 60.000 bébés naissent prématurément en France, avant huit mois et demi de grossesse.Le taux de prématurité, aujourd'hui, représente près de 8% des naissances selon l'association SOS préma.Dans un décret publié le 11 avril dernier, la France lance une expérimentation pour la prise en charge de ces nouveau-nés à domicile.
Depuis plusieurs années, le nombre de naissances prématurées, soit avant 37 semaines d'aménorrhée, augmente régulièrement. Aujourd'hui, le taux de prématurité représente près de 8% des naissances selon l'association SOS préma. Chaque année en France, près de 60.000 bébés naissent prématurément.
Pour améliorer le quotidien des familles, souvent bouleversées, la France compte s'inspirer du modèle suédois et permettre une prise en charge des bébés à domicile par des équipes médicales spécialisées. Le 11 avril dernier, le ministère de la Santé a publié un décret au Journal officiel, évoquant cette expérimentation.
Les soins à domicile
Le décret publié au début du mois d'avril esquisse les contours de cette future prise en charge. "Seuls les bébés prématurés dont l'état de santé ne justifie plus le maintien à temps complet dans l'unité de néonatologie" pourront bénéficier de cette nouvelle prise en charge, selon le premier article du texte. En revanche, le décret souligne la nécessité de vivre à proximité de l'unité de néonatologie pour facilité les déplacements de l'équipe.
Le temps d'hospitalisation du bébé serait ainsi réduit : les parents rentreraient plus tôt à la maison avec lui et seraient guidés pour les soins ou l'alimentation par du personnel médical formé aux besoins spécifiques de ces nouveau-nés.
Par qui seront effectués les soins ?
L'équipe à domicile est constituée d'un pédiatre justifiant d'une expérience en néonatologie, au moins un infirmier spécialisé en puériculture placé sous la responsabilité d'un cadre de l'unité en question. "Les membres de cette équipe sont formés aux soins de développement", peut-on lire dans le décret.
Pour Pierre Kuhn, chef de service à Strasbourg et l'un des porteurs du projet en France, délocaliser le service de néonatalogie au domicile des parents ne présente que des avantages. "Dans les pays scandinaves qui l'ont mis en place, ça a réduit les coûts d'hospitalisation, permis une autonomisation alimentaire plus rapide, une diminution du risque infectieux, une baisse du stress maternel et une hausse de la satisfaction des parents", évoque-t-il à l'AFP.
Un soulagement pour les parents
Un tel accompagnement "changerait tout", se réjouit Charlotte Bouvard, la présidente de SOS préma, qui a milité avec la Société française de néonatalogie pour ce changement en France. "Des études ont montré que cela permet d'améliorer le développement du nourrisson et la relation parents-enfants", explique-t-elle. "Dans de nombreux cas, le 'peau à peau' ou l'allaitement, facilités par la présence du bébé à la maison, représentent des soins à part entière", poursuit-elle auprès de l'AFP.
Blanche est âgée de 36 ans. Il y a plus de cinq ans, elle a donné naissance à un bébé prématuré. Pour TFI Info, la mère au foyer confie son soulagement pour ces futurs parents qui devront faire face à cette épreuve. "J'étais apeurée, c'était mon deuxième enfant, je ne voulais pas le laisser seul, mais j'étais obligée", raconte-t-elle. Son petit garçon est resté plus d'un mois au sein de l'unité néonatale à Nice. "C'est une super nouvelle, vivement que tous les parents puissent accéder à cette possibilité", se réjouit-elle.
Cette expérimentation, conduite sur trois ans, passera par un appel à projets pour sélectionner une dizaine d'équipes. L'objectif est clair : pérenniser le dispositif.
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