Avec l'interdiction de la vente aux particuliers de nombreux désherbants, de plus en plus de jardiniers choisissent de les fabriquer eux-mêmes.Une pratique, amplifiée notamment par les réseaux sociaux, qui peut révéler dangereuse, alerte l'Anses ce mardi 25 avril.Ces produits peuvent provoquer de graves intoxications.
Fabriquer son propre désherbant pour entretenir son jardin oui, mais pas n'importe comment. Ce mardi 25 avril, l'Anses alerte sur le danger des herbicides "faits maison". Une pratique qui se développe ces dernières années, alors que depuis 2019, de nombreux produits ont été interdits à la vente aux particuliers et ont disparu des rayons en raison de leur toxicité pour la santé et l'environnement. C'est notamment le cas des produits phytopharmaceutiques de synthèse, comme ceux à base de glyphosate.
Et pour remplacer ces produits, de plus en plus de jardiniers amateurs, souvent inspirés par des recettes qu'ils dénichent sur les réseaux sociaux ou sur Internet, ont choisi de concocter eux-mêmes leur désherbant, se tournant "vers des alternatives proposées sur Internet" . Certaines préconisent "l'utilisation d'eau de javel, de vinaigre ou d'acide chlorhydrique, produits peu coûteux et d'usage courant", pointe l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.
Des difficultés à respirer
Un mélange javel/vinaigre qui produit "un dégagement de chlore gazeux" qui peut provoquer de graves intoxications susceptibles de conduire à l'hospitalisation, détaille l'Anses. Et les cas se multiplient depuis quatre ans : "Alors qu'une seule intoxication avait été enregistrée par les Centres antipoison de 2002 à 2013, ce nombre est monté à 203 depuis la date d'interdiction aux particuliers de certains herbicides en 2019", pointe l'étude de l'Agence. Des intoxications qui surviennent principalement à "la fin du printemps et au début de l'été", soit les périodes où le désherbage est le plus pratiqué.
Le mélange de javel et de vinaigre peut ainsi provoquer "une toux, le plus souvent associée à une difficulté à respirer ou une irritation des voies ORL" alors que "près de la moitié des patients exposés nécessitait une prise en charge médicale". Et les conséquences peuvent être lourdes : selon l'Anses, sur les cinq patients hospitalisés ces dernières années pour une intoxication grave, trois ont dû être placés en réanimation.
Des alternatives existent pour éviter ces dangereux mélanges. L’Anses et les Centres antipoison conseillent ainsi d'utiliser "uniquement les produits portant la mention 'Emploi autorisé au jardin'" comme le phosphate de fer utile contre les limaces. Il est également possible d'user de méthodes naturelles comme l'arrachage manuel ou encore d'utiliser une source de chaleur pour tuer les racines des mauvaises herbes et les enlever plus facilement.
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