Non, la mention "ne protège pas des contaminations" ne signifie pas que les masques sont inefficaces

Publié le 28 septembre 2020 à 17h46, mis à jour le 29 septembre 2020 à 16h58
Un lot de "masques d'hygiène" portant la mention "ce produit ne protège pas des contaminations virales ou infectieuses"

Un lot de "masques d'hygiène" portant la mention "ce produit ne protège pas des contaminations virales ou infectieuses"

Source : Capture d'écran / FACEBOOK

PROTECTION - Il est vrai que, comme l'écrivent certains fabricants, un masque de type chirurgical ou textile ne "protège pas" de contaminations telles que le coronavirus. Cependant, il permet d'éviter la propagation de postillons potentiellement infectés.

C'est l'un des arguments préférés des anti-masques. En publications ou en commentaires, des internautes partagent sur les réseaux sociaux cette image, qui ne cesse de resurgir, de l'étiquette d'un paquet de masques sur laquelle est encadrée la mention "ce produit ne protège pas des contaminations virales ou infectieuses". Une phrase qui sert d'argument choc pour remettre en cause l'utilité du port du masque dans la lutte contre le Covid-19. Et pourtant, toutes les autorités sanitaires s'accordent à dire que cette mesure, accompagnée d'autres gestes barrières, est utile pour ralentir la diffusion du virus.

Les porteurs se protègent mutuellement

Pour tout comprendre, il faut reprendre la liste des différents types de masques que l'on peut trouver en France. Comme nous vous l'expliquions ici, et comme le précise le gouvernement dans une note d'information, il existe trois protections différentes. Les premiers, connus sous les acronymes "FFP1, 2 et 3" sont des "masques de protection respiratoire". Réservés "en priorité" au personnel soignant, ils filtrent entre 80% et 99% des aérosols. Dès lors, ils "protègent" effectivement de "l'inhalation de particules en suspension dans l'air et à fortiori de gouttelettes de plus grosse taille qui pourraient contenir des agents infectieux". Ils permettent de se prémunir de toutes sortes de contaminations. 

Ce qui n'est pas le cas des masques de type "chirurgical". Eux évitent au contraire la "projection de gouttelettes émises par le porteur du masque". Lorsqu'elle expire ou lorsqu'elle éternue, une personne malade ne transmet ainsi pas d'agents infectieux. Là aussi, il s'agit d'un "dispositif médical". Réservé, dans un premier temps, au personnel soignant et aux personnes vulnérables, il est désormais utilisé par le grand public.

S'il semblerait que les masques pris en photo font partie de cette troisième catégorie, de par leur couleur et leur forme, la mention "ce produit n'est pas un dispositif médical" montre que ces "masques d'hygiène 3 plis bleus" sont en fait des masques dits "grand public". Développée au cours de l'épidémie de coronavirus, cette appellation concerne les "masques textile, à filtration garantie, la plupart du temps lavables et réutilisables", pour reprendre les mots du ministère de l'Economie. Afin d'être vendus, ils doivent, comme nous l'écrivions dans cet article, suivre les normes du gouvernement, et filtrer "au minimum 70% des particules de 3 microns". En résumé, ce dispositif ne protège en effet pas "des contaminations virales ou infectieuses", au sens strict. Mais il permet de réduire d'au moins trois quarts la propagation des agents infectieux. 

Ils empêchent le virus de se répandre

En août dernier, le pneumologue Nicolas Hutt résumait donc ainsi les choses auprès de d'AFP Factuel : "Ce ne sont pas des masques à visée médicale, mais plutôt des écrans anti-postillons pour le grand public." Une efficacité qui augmente, comme nous vous le montrions dans cette vidéo, à mesure que les personnes dans un même espace le portent. Cette mesure n'est donc utile que si elle est utilisée collectivement. 

Une conclusion sur laquelle s'accordent en tout cas la majorité des autorités sanitaires. Que ce soit l'OMS, comme le montre cette infographie, ou bien l'Académie nationale de médecine qui avait, dès le 5 avril, recommandé son utilisation, toutes rappellent cependant qu'elle ne se suffit pas à elle-même. C'est parce que ce type de produits ne protège ni soi-même ni les autres à 100% qu'il doit être accompagné d'autres gestes barrières, tels que la distanciation physique et le lavage régulier des mains. 

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Felicia SIDERIS

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