Non, les tampons hygiéniques ne favorisent pas les chocs toxiques liés aux règles

par Julie BERNICHAN
Publié le 4 juillet 2017 à 23h12, mis à jour le 4 juillet 2017 à 23h27
Non, les tampons hygiéniques ne favorisent pas les chocs toxiques liés aux règles

ENNEMI INTIME ? – La hausse du nombre de cas de chocs toxiques laissait planer le doute sur la dangerosité des tampons hygiéniques, le Centre national de référence du staphylocoque des Hospices Civils de Lyon (HCL) a voulu le vérifier. Verdict de l’étude : aucun lien n’est avéré.

Les cas sont rares mais loin d’être anodins. Au moment des règles, des femmes sont transportées aux urgences après une poussée de fièvre, des vomissements ou des diarrhées. S’ensuivent, parfois, des amputations et, dans les cas les plus graves, le décès de la patiente. Le coupable ? Le syndrome du choc toxique, provoqué par le staphylocoque doré. Cette bactérie, qui n’est normalement pas dangereuse car l’organisme y est immunisé, était soupçonnée de le devenir au contact prolongé d'un tampon. C’est "un très bon moyen de culture", nous confiait dans un précédent article le Pr Gérard Lina, qui a depuis mené une étude pour déterminer le degré de responsabilité de la protection intime.

Après avoir collecté et analysé près de 700 tampons usagés, les premiers résultats sont tombés :  "Contrairement au tampon Rely, retiré du marché américain dans les années 1980, aucun dispositif ne stimule la production de la toxine qui déclenche le choc toxique", résume le rapport publié par le Centre national de référence du staphylocoque des Hospices Civils de Lyon (HCL). En effet, "les produits semblent avoir un effet neutre, voire bloquer le développement du staphylocoque", précise le Dr Lina. 

6 choses à savoir sur le syndrome du choc toxiqueSource : Sujet JT LCI

La question de la coupe menstruelle

Ainsi, le choc toxique serait davantage lié à un "défaut d'information" sur l'utilisation du tampon que sur le tampon lui-même. Mais après avoir tenté de reproduire les conditions de culture de celles d’un vagin et testé les protections des marques les plus utilisées, l’étude pointe du doigt une autre protection qui a le vent en poupe et peut rester en place jusqu’à douze heures, la coupe menstruelle. En permettant une arrivée d’air plus importante, elle pourrait favoriser la croissance du staphylocoque.

Quelle que soit la protection choisie, elle ne doit pas être portée plus de quatre à six heures, ce qui exclut donc la nuit, rappellent les chercheurs, au profit d’une serviette hygiénique par exemple. "Quand on les utilise correctement, le risque est moindre, mais pas de zéro", conclut le Pr Lina.


Julie BERNICHAN

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