L'hôpital de Calais est à flux tendu depuis le début de l'année.En raison de très nombreux arrêts maladie, l'établissement doit se réorganiser.Difficulté supplémentaire : de nombreux services, dont celui dédié aux patients Covid, sont pleins.
Voilà quelques semaines que le système D a remplacé l'organisation bien rodée de l'hôpital de Calais. Depuis le début de l'année, les arrêts maladies s'enchaînent et se multiplient dans les rangs des soignants, forçant l'établissement à s'adapter constamment.
"160 arrêts ont débuté au mois de janvier, il y en a une trentaine de supplémentaires par semaine", indique à La Voix du Nord Sylvie Joron, pharmacienne hygiéniste et vice-présidente de la CME (commission médiale d’établissement).
Un personnel épuisé sur qui l'hôpital compte toujours plus
Dans l'hôpital, aucun service n'est épargné par les absences de personnels. Les plannings sont gérés en flux tendus et tous ceux qui le peuvent sont redéployés vers les services carencés. "Avec les vagues successives, le personnel est fatigué, on leur en a demandé beaucoup", admet Sylvie Joron. Pour le moment cependant, rapporte La Voix du Nord, la réadaptation cardiaque est seule activité à avoir été contrainte de s'arrêter.
"Si on ne travaillait pas en service minimum toute l’année, on aurait pu pallier les manques plus facilement", reproche auprès du quotidien local la secrétaire générale de la CGT Séverine Vasseur.
Des services saturés de patients
Pour le rien arranger à la situation, les lits dédiés aux patients Covid sont pleins et l'hôpital se trouve dans l'impossibilité d'ouvrir d'autres unités par manque de personnel. Hors Covid, "tous les services sont aussi pleins. On est saturés", alerte la directrice de l'hôpital, Caroline Hennion. "Pendant la première vague, les patients n’étaient pas venus pour se faire soigner pour d’autres pathologies. Là, ils viennent", explique-t-elle.
Au début du mois de février, la maire de Calais, Natacha Bouchart, avait décidé de prolonger le port du masque en extérieur dans sa ville, notamment en raison de la situation à l'hôpital. "Quand madame Hennion, la directrice de l'hôpital de Calais me dit que c'est très difficile, que beaucoup d'agents sont malades et que des opérations vont devoir être déprogrammées, alors moi je dis que ce n'est pas le moment de tomber le masque !", expliquait-elle dans une vidéo publiée sur Facebook.