5e vague : "Il n’y a pas de raison de dramatiser à l'excès", assure le Pr Bruno Lina

par Léa COUPAU
Publié le 17 novembre 2021 à 9h30, mis à jour le 17 novembre 2021 à 22h37

Source : TF1 Info

INTERVIEW - Invité de LCI ce mardi soir, le professeur Bruno Lina, virologue et membre du Conseil scientifique, s'est montré plutôt rassurant sur la situation sanitaire de la France, alors qu'une 5e vague épidémique frappe l'Europe.

Une 5e vague ou pas de 5e vague ? Alors que la France s'approche dangereusement des 20.000 contaminations quotidiennes ce mardi et que ses voisins européens annoncent tour à tour un retour des restrictions sanitaires, certains scientifiques dont le professeur Bruno Lina, virologue et membre du Conseil scientifique, se veulent optimistes.

"Toutes les vagues ne se valent pas"

"On ne peut pas nier le fait qu'il y ait une reprise épidémique", concède-t-il au micro de LCI. "Les indicateurs sont tous dans une phase d'augmentation. On est d'ailleurs dans la période la plus critique par rapport à la circulation du virus parce qu'on est dans une période de froid - période pendant laquelle le virus se transmet plus facilement." Néanmoins, nuance-t-il, "toutes les vagues ne se valent pas".

Avec moins de 8000 personnes actuellement hospitalisées, dont près de 1300 en soins critiques, "il n’y a pas de raison de dramatiser à l’excès", estime Bruno Lina. "On n’est pas face à une catastrophe sanitaire comme lors de la 1ère vague."

"On a toute une série d'atouts dans nos manches"

Le professeur en virologie veut voir plus loin. "On a toute une série d'atouts dans nos manches pour éviter une reprise spectaculaire de l'hospitalisation." Première d'entre elle : la vaccination. Avec plus de 76% de Français ayant reçu leur double injection, "le niveau français de vaccination est parmi les plus élevés d'Europe."

Sans compter l'enjeu de la 3e dose chez les plus âgés. "Les plus de 65 ans qui reçoivent en ce moment leur rappel vaccinal retrouvent une immunité protectrice contre le Covid-19 et échapperont à 95% aux formes graves", rappelle Bruno Lina. "L'intérêt n'est pas tant d'empêcher la circulation du virus qu'on ne pourra manifestement pas bloquer, mais c'est d'empêcher le développement de formes graves."

Et les Français ont d'autres cartes en main, souligne encore le praticien. "Si vous aérez la pièce, pensez à l'hygiène des mains, si vous avez votre pass sanitaire et puis tout l'ensemble des comportements comme la distanciation physique, rien qu'en faisant ça, il est possible de ralentir la progression du virus."

En bref, pas de panique. "Si on arrive à conjuguer toutes ces actions mises en place depuis le début du mois d'octobre,  les modèles nous disent qu'on peut passer à travers une vague épidémique qui n'aura pas les conséquences de ce qu'on a observé pendant les quatre dernières vagues", conclut-il, un brin souriant.


Léa COUPAU

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