Papillomavirus humains : comment faire vacciner votre adolescent ?

par Maëlane LOAËC
Publié le 12 septembre 2022 à 19h03, mis à jour le 8 décembre 2022 à 16h58

Source : Sujet TF1 Info

Ces infections sexuellement transmissibles sont liées à 6400 nouveaux cas de cancer chaque année.
L'efficacité de la vaccination monte à près de 100% lorsque l'injection a lieu avant le début de la vie sexuelle, au moment de l'adolescence.
Une injection remboursée à 65% par l'Assurance-maladie, et qui peut être gratuite dans certains cas.

Depuis plus de dix ans, les jeunes filles peuvent être vaccinées en France contre les infections aux papillomavirus humains, et six millions de doses ont déjà été prescrites. Mais selon l'OMS, seules 33% d'entre elles ont effectivement été vaccinées, contre 82% en Suède ou 78% au Portugal, par exemple. Depuis 2021, les jeunes garçons peuvent aussi bénéficier de ce vaccin, qui offre une protection efficace contre certains risques de cancer. Voici la marche à suivre pour faire vacciner votre adolescent. 

Que sont les papillomavirus humains ?

Cette famille de virus, abrégée HPV, se transmet très facilement, presque uniquement par simple contact sexuel, avec ou sans pénétration, précise le site de l'Assurance-maladie. Ces virus, dont près de 200 types existent, constituent l'infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente. Le préservatif n'en protège que partiellement.

Quelque 80% des hommes et des femmes y sont confrontés au cours de leur vie, en particulier au début de leur vie sexuelle. Ces infections aux HPV sont éliminées par l'organisme le plupart du temps, mais dans 10% des cas, les virus peuvent persister. Ce qui peut entraîner des lésions susceptibles d'évoluer en cancers : cancer du col de l'utérus chez les femmes, mais aussi d'autres cancers ano-génitaux, ou encore des cancers de l'oropharynx, au niveau de la gorge. 

Chaque année en France, 6400 nouveaux cas de cancer sont liés à ces HPV, touchant à près de 75% les femmes. Les cancers du col de l'utérus liés à ces infections concernent près de 2900 femmes et causent 1100 décès chaque année. Les lésions précancéreuses ou cancéreuses de ce col peuvent aussi avoir des conséquences sur une future grossesse, comme un risque d'accouchement prématuré. 

Quel est le niveau de protection offert par le vaccin ?

Les vaccins contre les HPV, reconnus par l'OMS, sont le moyen le plus sûr de se prémunir face à ces risques, puisqu'ils permettent d'éviter jusqu'à 90% des infections aux HPV à l'origine de cancers. Son efficacité grimpe même à près de 100% quand la vaccination est réalisée à l'adolescence, avant le début de la vie sexuelle. À ce jour, plus de 100 millions d’enfants et d’adolescents ont reçu une injection, dans près de 80 pays à travers le monde.

Attention toutefois : la vaccination ne protège pas contre les papillomavirus humains liés au cancer du col de l'utérus. Un dépistage par frottis est nécessaire tous les trois ans de 25 à 30 ans et tous les cinq ans de 30 à 65 ans, que la personne soit vaccinée ou non.

La vaccination permet aussi de se prémunir contre les lésions bénignes, qui peuvent apparaître sur la peau ou les muqueuses de l’anus et des parties génitales, appelées verrues ano-génitales, qui touchent autant les hommes que les femmes, note le site de l'Institut national du cancer.

À partir de quel âge peut-on faire vacciner son enfant ?

La vaccination peut être proposée pour les adolescents, filles comme garçons désormais, de 11 à 14 ans révolus, en deux injections espacées de six à treize mois. Si le coche est manqué, vous pouvez toujours faire vacciner un jeune garçon ou une jeune fille qui aurait entre 15 et 19 ans révolus, avec trois injections. La deuxième doit avoir lieu deux mois après la première, et la troisième quatre mois après. 

En cas de retard entre deux doses, inutile de reprendre le schéma vaccinal dès le début : "il suffit de compléter avec la ou les doses manquantes", à condition de garder le même vaccin, note l'Assurance-maladie. 

À l'âge adulte, la vaccination reste recommandée jusqu'26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, lesquels présentent "des risques spécifiques", signale l'Institut national du cancer. 

Où se rendre pour recevoir l'injection ?

Il est conseillé de consulter son médecin, qui vérifiera le statut vaccinal de l'adolescent et lui prescrira le vaccin le cas échéant, à retirer en pharmacie sur ordonnance médicale. Ce médecin peut réaliser lui-même l'injection, ou bien une sage-femme, ou un infirmier (sur prescription dans ce dernier cas). Les centres de vaccination et de planification familiale vaccinent également contre les infections aux papillomavirus humains.

Le vaccin est-il remboursé ?

Il est possible de se faire rembourser le vaccin à hauteur de 65% par l'Assurance-maladie, sur prescription médicale. La part restante peut être financée par votre mutuelle et votre complémentaire santé. Certains centres de vaccination offrent la possibilité de réaliser l'injection sans avancer les frais. 

Pour les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS), la vaccination est gratuite. Dans certains centres de vaccination municipaux ou départementaux, il n'y a rien non plus à débourser. À noter également : la vaccination peut être réalisée à l'occasion d'une consultation de suivi médical de l'enfant et de l'adolescent, entre 11 et 13 ans et entre 15 et 16 ans, un rendez-vous pris en charge intégralement par l'Assurance-maladie. 


Maëlane LOAËC

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