Une opération de vaccination contre le papillomavirus débute lundi 2 octobre pour tous les élèves de 5ᵉ.Contrairement aux préjugés, la vaccination est aussi recommandée pour les garçons.
C'était une promesse d'Emmanuel Macron en février dernier : une campagne de vaccination contre les papillomavirus est lancée à partir de lundi 2 octobre auprès des élèves de 5ᵉ, dans près de 7000 collèges.
Le ministère de la Santé, l'Assurance maladie et l'Institut national du cancer ont largement diffusé ces dernières semaines des informations pour lutter contre les idées fausses sur la vaccination contre ces virus, également appelés HPV. En France, moins de la moitié des adolescents ont reçu ce vaccin, contre plus de 80% en Suède, par exemple.
La vaccination est "vivement recommandée" par le ministère de la Santé pour les filles et garçons à partir de 11 ans. En plus de protéger contre une infection aux HPV, le vaccin peut prévenir certains cancers. En effet, les papillomavirus sont à l'origine de près de 6500 nouveaux cas de cancers (de l'utérus, du vagin, du pénis ou encore de la gorge) chaque année en France.
De nombreuses fausses informations circulent sur le vaccin
En plus de l'idée reçue selon laquelle cette vaccination serait inutile pour les hommes, le vaccin fait l'objet de nombreuses fausses informations : il "provoquerait de graves effets secondaires, et ne serait pas efficace", détaille à l'AFP la sociologue des sciences Romy Sauvayre. Sur les réseaux sociaux, des internautes l'accusent de "provoquer l'insuffisance ovarienne et donc la stérilité des jeunes filles", ou encore assurent qu'on peut "acquérir une immunité naturelle" au HPV, ajoute-t-elle. Le vaccin est également ciblé pour des motifs religieux, certaines personnes refusant d'aborder le sujet des maladies sexuellement transmissibles avec leurs enfants.
La vaccin a notamment été entaché par la médiatisation en 2010 du cas de Marie-Océane Bourguignon, cette jeune fille ayant connu des symptômes proches de la sclérose en plaques après deux injections. Son état s'est ensuite stabilisé et la justice l'a déboutée de sa plainte contre le laboratoire.
En juillet, le collectif E3M, accusant les vaccins anti-HPV de provoquer une maladie non reconnue, la myofasciite à macrophages, a saisi la justice pour demander un moratoire sur la nouvelle campagne gouvernementale.
En plus des fausses informations qui circulent, de nombreux parents ne sont tout simplement pas au courant de la recommandation de vacciner leurs enfants contre les papillomavirus. Dans une étude de 2022, Santé Publique France montrait que la moitié des personnes interrogées ne connaissaient pas le vaccin. Et en 2015, une étude de l'Inserm auprès des médecins révélait que la majorité n'en parlaient pas systématiquement.