Parkinson : un test de vision pour dépister la maladie ?

Johanna Amselem
Publié le 19 août 2016 à 16h45
Parkinson : un test de vision pour dépister la maladie ?

DETECTER - Des chercheurs ont mis au point un examen permettant d'identifier, dans les yeux, des signes précurseurs de la maladie de Parkinson.

Et si la maladie de Parkinson pouvait se dépister précocement grâce à un examen de l’œil ? Cette pathologie se caractérise par la destruction de certains neurones. Mais avant que les symptômes ne se déclarent, la maladie pourrait se voir … dans les yeux. C’est en tout cas le résultat d’une étude menée par des chercheurs de l’Institut d’Ophtalmologie de Londres .

Les scientifiques ont découvert que, chez les personnes souffrant de la maladie de Parkinson, certains changements peuvent être observés dans la rétine. Des modifications identifiées avant même l’apparition des premiers symptômes. Sur le site de l’Université de Londres, les chercheurs décrivent la méthode. Grâce à des outils ophtalmologiques, ils ont pu observer les altérations de la rétine chez les rats. Les résultats de cette méthode ont été publiés dans la revue Acta Neuropathologica Communications.

Une "percée révolutionnaire"
Les scientifiques soulignent que cette technique permettrait également de surveiller la réponse au traitement des patients. Une technique qualifiée de "percée révolutionnaire" par le Pr Francesca Cordeiro qui a dirigé cette recherche. "Ces tests signifient que nous pourrions être en mesure d’intervenir beaucoup plus tôt et plus efficacement pour traiter les personnes atteintes par cette maladie dévastatrice", souligne le Pr Cordeiro. Les chercheurs soulignent que cette technique est déjà utilisée chez l’homme pour le glaucome. Prochainement, les essais doivent débuter concernant la maladie d’Alzheimer.

⇒ Comment ça fonctionne ? "La lumière est envoyée sur le fond de l’œil. Il faut ensuite regarder le nombre de cellules dans la rétine, les cellules ganglionnaires, la détection des signes de gonflement, etc", décrit Science Alert .

A la suite des observations des changements, l’équipe du Pr Cordeiro a testé l’anti-diabétique, Rosiglitazone, afin de protéger les cellules nerveuses. D’après les chercheurs, ce traitement a permis de réduire les dommages causés à ces cellules.

Un dépistage accessible
Cette technique de dépistage précoce "low-cost" pourrait représenter une solution intéressante pour tous les malades. Avec le vieillissement de la population, le nombre de cas devrait s’accroître au fil des années.

Si l’âge reste le principal facteur de risque, les causes exactes de la maladie de Parkinson ne sont pas connues. Comme le décrit l’Inserm , cette maladie chronique est d’évolution lente et progressive. "Les patients restent asymptomatiques jusqu’à ce que 50 à 70% des neurones à dopamine soient détruits et que le cerveau ne soit plus en mesure de compenser." La maladie a un pic vers 70 ans. En France, entre 100.000 et 120.000 personnes sont touchées. Chaque année, environ 8000 nouveaux cas se déclarent.

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