ALERTE – Dans une tribune parue dans Le Monde, une centaine de chercheurs tirent la sonnette d’alarme : ils accusent l’Union européenne de ralentir la mise en place d’une législation adéquate sur les perturbateurs endocriniens. LCI fait le point sur ce qu’il faut savoir.
Autour des perturbateurs endocriniens, c’est l’omerta. Pourtant, ils sont soupçonnés d’être hautement toxiques pour la santé. Près de cent scientifiques ont donc choisi d’unir leurs voix, et leurs plumes, dans une tribune ce mardi 29 novembre dans le journal Le Monde. Leur objectif : briser la loi du silence imposée par les industriels.
Quel est le problème ?
Les perturbateurs endocriniens sont partout mais aucun règlement ne limite leur exposition. Un silence trop lourd pour les scientifiques. Pourquoi n’existe-t-il aucune législation alors qu'ils sont fortement soupçonnés d’être nocifs pour la santé ? La faute aux "marchands de doute" explique la tribune signée, entre autres, par Rémy Slama, directeur de recherche à l’Inserm, ou Barbara Demeneix, endocrinologue. Ce terme désigne les chercheurs liés aux fabricants, accusés de détourner les données scientifiques au profit de certains produits.
Quels sont les risques ?
Ils sont soupçonnés d’interférer sur le système hormonal, et donc de provoquer de nombreuses pathologies liées aux hormones. Les perturbateurs endocriniens pourraient donc favoriser l’infertilité et l’apparition de certains cancers, comme celui du sein ou de l’ovaire. Egalement, une trop forte exposition des femmes enceintes est soupçonnée de causer des troubles du développement cérébral de l’enfant à naître ou encore des fausses couches.
Où se trouvent les perturbateurs endocriniens ?
Dans la cuisine, la salle de bain, le jardin…ils sont partout. On y est donc exposé lorsqu’on se maquille (cosmétiques), lorsqu’on mange (emballage alimentaire) ou lorsqu’on jardine (pesticides). Les signataires de la tribune souhaitent donc inciter les gouvernements européens à légiférer pour limiter l’exposition aux produits chimiques. Et la tâche s’annonce ardue car les pays n’arrivent même pas à s’accorder sur une seule et même définition des perturbateurs endocriniens.
Comment se protéger ?
En attendant que Bruxelles franchisse le pas et légifère, les consommateurs peuvent toujours appliquer le principe de précaution. L’association Alerte Médecins recommande par exemple aux jeunes parents de préférer les récipients en verre à ceux en plastique et de privilégier les aliments frais et bio pour limiter les pesticides. Dans un précédent article, Philippe Perrin, directeur de l’Institut de formation en santé environnementale, nous recommandait de bien lire les étiquettes et d’éviter certaines substances dans les cosmétiques. Rien de mieux que la traque aux étiquettes pour savoir ce que contient vraiment un produit.