Pilules contraceptives : plus d'un an après la polémique, quelles précautions d'emploi ?

Publié le 13 janvier 2014 à 16h23
Pilules contraceptives : plus d'un an après la polémique, quelles précautions d'emploi ?

CONTRACEPTION - Plus d'un an après la plainte de Marion Larat, victime d’un AVC consécutif à la prise d'une pilule de troisième génération, l'agence nationale du médicament publie une brochure pour aider les femmes à mieux connaître les effets indésirables des contraceptifs à base d'oestrogène et de progestérone.

C'était le 14 décembre 2012. Pour la première fois en France, une femme victime d'un arrêt vasculaire cérébral (AVC) portait plainte contre le laboratoire Bayer qui produit une pilule contraceptive de troisième génération. Les risques de thrombose veineuse attribués aux pilules de 3e et 4e générations sont mis en avant, les cabinets sont pris d'assaut et les patientes deviennent méfiantes. Marion Larat a depuis sorti un livre, la pilule est amère, dans lequel elle sensibilise sur "des risques inhérents à la pilule du quotidien".

Cette controverse jette rapidement le discrédit sur le moyen de contraception le plus employé en France. Dans les semaines qui suivent, leur vente est en chute libre au profit d'autres contraceptifs comme le stérilet. Plus d'un an après, l'agence nationale du médicament (ANSM) publie un document pour aider les femmes à mieux connaître les effets indésirables ainsi que les précautions d’emploi pour minimiser les risques liés à ces pilules et autres contraceptifs oestroprogestatifs (anneau, patch).

Limiter les facteurs de risque

A commencer par des recommandations basiques, mises en place avec la Haute autorité de santé. Lors de la première prescription, un examen médical et biologique est nécessaire pour repérer les facteurs de risque. Il permettra au médecin d’adapter au mieux le moyen de contraception à chaque femme, y compris dans le cas de contre-indications. "Il est également recommandé aux femmes et aux prescripteurs d’utiliser des contraceptifs oraux avec la dose la plus faible d'œstrogène", affirme l'ANSM.

Les autres facteurs de risque (tabac, antécédents familiaux, nouvelle maladie) doivent être régulièrement évalués et pris en compte lors de chaque prescription. Face au débat ayant eu lieux sur la possible dangerosité de pilules troisième et quatrième générations, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait évoqué des instructions dans le but de restreindre leur utilisation : un déremboursement, effectif depuis mars 2013, ainsi qu'une prescription que "lorsque la pilule de 2e génération ne convient pas."

Des chiffres toujours en berne

Plus important encore, l'agence rappelle les signes évocateurs des accidents rares mais graves que peuvent provoquer ces contraceptifs : la formation d’un caillot sanguin, d'une embolie pulmonaire, d'un AVC et d'un infarctus. A la survenue d'un essoufflement inhabituel, d'une douleur dans la poitrine intense, de tachycardie ou encore d'un gonflement de l’une des jambes, les patientes doivent donc "appeler ou consultez immédiatement votre médecin traitant, le médecin prescripteur ou le pharmacien".

Selon les derniers chiffres de l'ANSM , les ventes de pilules de 3e et 4e générations ne représentent plus que 32 % de l'ensemble des ventes de pilules. Pourtant, en novembre 2013, l’Agence européenne des médicaments (EMA) adoptait une position finale sur le sujet. Le rapport bénéfices/risques des contraceptifs oestroprogestatifs reste favorable, "mais le risque bien connu de thrombo-embolie veineuse est maintenant mieux pris en considération". Sa position est en cours d’examen par la Commission européenne.


La rédaction de TF1info

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