Plus dangereux, plus résistant : pourquoi le variant brésilien du Covid-19 inquiète-t-il en France ?

Publié le 13 avril 2021 à 14h54, mis à jour le 14 avril 2021 à 9h51
JT Perso
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Source : JT 20h Semaine

CRISE SANITAIRE - Le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce mardi la suspension "jusqu'à nouvel ordre" des vols entre le Brésil et la France. En cause, la crainte d'une propagation dans le pays du variant P.1, plus dangereux et qui pourrait échapper à la vaccination. Que sait-on ?

Un autre variant dans le viseur. Alors que la mutation initialement détectée au Royaume-Uni a désormais pris le pas en France, le variant brésilien est désormais scruté de près par les autorités. Ses caractéristiques en feraient en effet un accélérateur de l'épidémie, alors que le pays semble apercevoir le bout du tunnel de la troisième vague. Mais plusieurs professionnels de santé s'inquiètent déjà de sa propagation.

C'est notamment le cas de Rémi Salomon, président de la Commission médicale d'établissement de l'AP-HP. "Le variant brésilien est nettement plus contagieux que le variant britannique", alerte-t-il sur Twitter. "Si nous ne faisons rien pour ralentir son arrivée, nous aurons une belle quatrième vague avant d'avoir suffisamment vacciné."

Car les données scientifiques autour de ce variant (appelé P.1) ont de quoi susciter l'inquiétude. "Au Brésil (ville de Manaus), le variant P.1 serait entre 1,8 à 2,5 fois plus transmissible et de 1,1 à 1,8 fois plus virulent (risque de décès) que les variants communs selon trois études en préprints", analyse pour LCI Thibault Fiolet, doctorant en épidémiologie à l'université Paris-Saclay/INSERM. Au Brésil, l'épidémie est d'ailleurs hors de contrôle, et plus de 4000 décès sont enregistrés chaque jour. La moitié des lits en réanimation sont par ailleurs désormais occupés par des patients de moins de 40 ans.

Les vaccins pas assez efficaces contre ce variant ?

D'autant que ce variant pourrait aussi échapper à la réponse immunitaire. "Le variant P.1 contient des mutations que l'on retrouve chez le variant B.1.351 (Afrique du Sud), associées à un échappement immunitaire", poursuit Thibault Fiolet. "Dans six pays d'Amérique latine, le vaccin de Janssen avait une efficacité globale de 66% contre les formes symptomatiques. Le vaccin CoronaVac (l'un des vaccins chinois) a, lui, une efficacité de 50% au Brésil." 

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Toutefois, quelques bonnes nouvelles subsistent. En France, c'est le variant britannique, lui aussi plus contagieux que la souche initiale, qui a pris le pas. Et pourrait empêcher, à court terme, la mutation brésilienne de se propager fortement. Selon Santé publique France, celle-ci (associée au variant sud-africain) n'est d'ailleurs soupçonnée que dans 4,2% des tests positifs réalisés la première semaine d'avril (contre 4,4% pour la dernière de mars), quand le variant détecté initialement au Royaume-Uni est à l'origine de plus de 80% des contaminations. Mais la Moselle (30,4%), la Meurthe-et-Moselle (14,2%), la Vendée (13,8%) ou les Vosges (13,3%) enregistrent un taux plus élevé de variants sud-africains ou brésiliens.

Afin d'éviter une circulation plus large sur le sol français, les professionnels de santé demandent depuis plusieurs jours de renforcer les mesures pour les personnes arrivant d'Amérique du sud. "À défaut d'interdire les vols en provenance du Brésil, le confinement obligatoire et contrôlé" ainsi qu'un test "PCR devraient être imposés", réclame par exemple Gilbert Deray, médecin à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris). C'est désormais chose faite. Ce mardi, le Premier ministre Jean Castex a annoncé devant les députés la suspension "jusqu'à nouvel ordre des vols entre le Brésil et la France".

La veille, le ministre délégué chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, avait indiqué qu'une cinquantaine de personnes arrivaient chaque jour en France depuis le Brésil. Jusqu'ici, un test PCR négatif ainsi qu'un motif impérieux étaient nécessaires pour voyager entre les deux pays.


Idèr NABILI

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