Polluants : l'ARS d'Île-de-France recommande de ne pas consommer les œufs des poulaillers domestiques

par F.R
Publié le 19 avril 2023 à 20h12

Source : JT 20h Semaine

L'Agence régionale de santé d'Île-de-France alerte sur les traces de "trois familles de polluants persistants" dans "tout l'environnement urbain".
Après une enquête dans 25 poulaillers domestiques, elle préconise à ce titre de ne plus en consommer les œufs.

Ils seraient impropres à la consommation. L'Agence régionale de santé d'Île-de-France recommande de ne plus consommer les œufs des poulaillers domestiques et "produits animaux de production domestique non contrôlée" dans l'ensemble de la région, selon un communiqué publié ce mercredi 19 avril. Une alerte émise après une enquête menée dans "25 poulaillers domestiques volontaires", qui a démontré la présence de "trois familles de polluants organiques persistants (dioxines, furanes et PCB)". Ces dernières sont "potentiellement présentes dans tout l’environnement urbain", précise l'ARS. 

L'étude a été menée dans 25 sites, dont 14 situés à proximité des trois principaux incinérateurs de la région parisienne (Ivry-sur-Seine, Issy-Les-Moulineaux, Saint-Ouen), et 11 éloignés de ces sites. Elle a montré que les polluants étaient présents "non pas spécifiquement aux abords des incinérateurs".

Les seuils réglementaires largement dépassés

Parmi les 25 sites analysés, deux présentent "des teneurs particulièrement élevées en PCB (polychlorobiphényles, ndlr) dans les œufs (40 à 50 fois les seuils réglementaires européens pour les œufs commercialisés)", alors qu'ils sont éloignés de "plus de 3 kilomètres de tout incinérateur".  "Les propriétaires des deux poulaillers ont été informés, en leur recommandant de ne plus consommer leurs œufs", ajoute l'ARS.

L'Agence rappelle par ailleurs que "la consommation régulière d’aliments contaminés par des dioxines et des PCB entraîne une imprégnation progressive de l’organisme", qui peut avoir des effets sur la santé à long terme, comme une "augmentation" des risques de cancer, des "troubles de la fertilité et de la grossesse", ainsi que du diabète et "des effets perturbateurs endocriniens". "La principale mesure de prévention consiste à éviter la consommation de produits alimentaires les plus contaminés", réaffirme-t-elle, précisant que sa recommandation s'applique tout particulièrement à Paris et à la petite couronne, ainsi que dans les zones urbaines denses de la grande couronne.

Selon l'ARS, "l'origine de ces contaminations n’est pas encore établie", et des "investigations complémentaires sont en cours". "Il a également été recommandé aux 21 propriétaires des poulaillers dont les œufs ne répondent pas aux normes de ne plus consommer leurs œufs".


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