POLLUTION - La région Île-de-France vient d'annoncer débloquer un million d'euros pour améliorer la qualité de l'air dans les transports en commun. La pollution y est très souvent bien plus élevée qu'à l'extérieur. Pour l'association Respire, qui œuvre pour la Prévention et l'Amélioration de la Qualité de l'Air, c'est une très bonne nouvelle.
En finir avec la pollution de l’air dans souterrains des transports en commun, voilà l’objectif de la région Île-de-France. Elle vient d’annoncer débloquer près d’un million d’euro en faveur d’Air Liquide, Satrklab, Suez, Sicat et Tallano, qui testeront des solutions novatrices pour améliorer la qualité de l’air. Ces cinq entreprises ont été sélectionnées pour leurs idées prometteuses à la suite d’un appel à projet et de tests réalisés cet été dans les stations RATP et SNCF de la région. Les expérimentations débuteront à la fin de l’année et dureront entre trois à six mois. Les appareils testés seront installés sur les quais ou au plafond des stations Avenue Foch du RER C (SNCF), Franklin Roosevelt (ligne 1 RATP) et Châtelet (ligne 4 RATP).
Depuis 1997, la RATP réalise des mesures en continu dans les stations Châtelet (sur le quai de la ligne 4) et Franklin Roosevelt (ligne 1). Elles constituent le réseau Squales (Surveillance de la qualité de l’air et l’environnement souterrain). En 2006, la station Auber-RER A est venue se greffer au réseau. Les mesures concernent la température et l’humidité, mais aussi le taux de dioxyde de carbone, d’oxydes d’azote (NO et NO2) et de particules fines. Si ces données étaient au départ confidentielles, elles sont accessibles au public depuis 2008 sur le site de la RATP.
Des taux proches du seuil d'alerte mesurés dans les stations
Ainsi, mercredi 5 septembre à 5h à la station de RER Auber, à Paris, la quantité mesurée de particules fines (PM10) était de 271 µg/m³, ce qui dépasse largement le seuil d’alerte de 80 µg/m³ fixé par le code de l'environnement. Seuil auquel, à l'extérieur, un pic de pollution est déclaré. A titre de comparaison, l'une des stations de mesure d'Airparif, installée sur la place de l'Opéra, non loin de la station Aubert, enregistrait à la même heure une concentration de PM10 de 44 µg/m³. Conclusion, l'air du métro est à certaines heures largement plus pollué que celui que l'on peut respirer à l'extérieur, même dans l'un des quartiers les plus fréquentés de la capitale.
Et au-delà de ces particules fines, qui proviennent surtout des systèmes de freinage des métros et trains, mais aussi des chantiers d'entretiens et de la circulation automobile, d'autres polluants, comme le dioxyde d'azote, les hydrocarbures aromatiques, le benzène ou encore le dioxyde d’azote, sont aussi présents dans les méandres souterrains du métro et des gares de RER.
Réduire la pollution dans le métro, c'est donner des jours de vie en plus aux gens
Olivier Blond, président de l'association Respire
Pour l'association Respire, qui œuvre pour la Prévention et l'Amélioration de la Qualité de l'Air, cet investissement est une très bonne nouvelle. "Je suis ravi que l'on s'attelle enfin à ce sujet, se réjouit son président Olivier Blond. Evidemment, on en veut toujours plus, ça ne sera peut-être pas suffisant mais c'est déjà bien." Car, rappelle-t-il, la pollution de l'air est l'une des principales causes de décès dans le monde. "Selon l'Organisation mondiale pour la santé, elle est responsable d'un quart des infarctus et AVC. Donc réduire la pollution dans le métro, c'est donner des jours de vie en plus aux gens."
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