Covid-19 : le défi de la vaccination

Pourquoi la vaccination contre le Covid est-elle à la traîne en Outre-Mer ?

CQ
Publié le 23 mai 2021 à 20h24, mis à jour le 24 mai 2021 à 11h43
JT Perso

Source : JT 13h WE

CAMPAGNE - Si la vaccination s’accélère en métropole, la réalité est bien différente en Outre-Mer. Là-bas, la campagne patine depuis ses débuts et peine à convaincre, comme en Guyane.

20 millions de Français primo-vaccinés au 15 mai, c’est chose faite. Désormais, le gouvernement se concentre sur son prochain objectif : celui des 30 millions de premières injections du vaccin contre le covid d'ici à la fin du mois de juin. Si le rythme de la vaccination s’est nettement accéléré ces dernières semaines, d'importantes disparités persistent selon les régions françaises. Et notamment dans les Outre-Mer, où la campagne peine à prendre de l’ampleur. 

Quelques chiffres d’abord pour se représenter le fossé avec la métropole. Alors que 34,2% de la population totale (qui inclut la métropole et les Outre-Mer) a aujourd’hui bénéficié au moins d’une dose de vaccin, selon le ministère de la Santé, la couverture vaccinale s’élève à 16,7% en Guadeloupe, 16,1% à La Réunion, 11,3% en Guyane, ou encore 12,7% en Martinique. Un contraste saisissant. "Seulement 5,3 % de la population est vaccinée totalement en Guyane : ce niveau de couverture est trop faible pour protéger le territoire", a d’ailleurs déploré l’Agence régionale de santé (ARS) Guyane le 20 mai, dans son dernier point sur l’épidémie.

Les fake news, un obstacle à la vaccination

Passé ce constat, plusieurs facteurs peuvent expliquer le retard pris par ces territoires d’Outre-Mer. D’abord, une campagne qui a tardé à démarrer au mois de janvier, avec un retard dans la livraison des doses de vaccin. "Il y a eu un petit décalage par rapport à la métropole, ce, pour une raison assez simple : pour aller jusque dans les Outre-Mer, il a fallu organiser de transports qui étaient très souvent militaires", avait alors reconnu le ministère de la Santé auprès de LCI. Et quand bien même les doses sont parvenues jusqu'en Outre-Mer, elles n’étaient pas nombreuses au départ. En effet, l’approvisionnement en vaccins a été évalué par les autorités en fonction de la population éligible à la vaccination, d’abord réservée pour les plus âgés. Or, les habitants de nombreux territoires d’Outre-Mer sont en moyenne plus jeunes que ceux de métropole, rappelle la 1ère, ce qui explique la faible quantité de doses. Depuis, la vaccination a été élargie à l'ensemble des adultes de plus de 18 ans dans la plupart des Outre-Mer, et même à partir de 16 ans à Mayotte, ce qui devrait permettre d'accélérer le rythme.

Cela n'explique pas tout. La Guyane a par exemple reçu des vaccins en stocks suffisants, mais présente la pire couverture de ces territoires. Là-bas, la méfiance à l’égard de la vaccination fait beaucoup pour ralentir dans cette campagne qui avance à marche forcée. "Ce n'est pas une tâche facile, nous avons beaucoup d'obstacles, notamment des fake news qui circulent très fortement en Guyane", témoigne Clara de Bord, directrice générale de l’ARS, à franceinfo. "Nous travaillons avec des associations, notamment Médecins du monde et la Croix rouge française, mais il est difficile dans certains coins d'exprimer une opinion favorable à la vaccination". 

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Par conséquent, les livraisons de doses ont été suspendues pour le moment, à la demande de la responsable de l’ARS : "Nous avons plusieurs dizaines de milliers de doses en stock et j’ai considéré qu’il n’était pas raisonnable de surstocker ces doses alors que l’Hexagone en demande", a avancé Clara de Bord au micro de TF1.


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